5.000 cachets d’ecstasy importés de Paris : 4 ans de prison pour le Hollandais
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Trois hommes ont été jugés en comparution immédiate ce vendredi pour trafic de stupéfiants. Direction la prison pour deux d’entre eux dès ce soir.
C’est Boris V., le Hollandais, et Djekdine D., le Dionysien, qui se seraient retrouvés à Paris pour envoyer deux colis au nom de Dylan P., le 17 décembre dernier. Mais Boris V. était déjà dans le viseur des autorités, ayant posté une vidéo de lui avec des billets sur internet. C’était à Dylan P., dont l’entreprise serait en difficulté, de revendre : 15 euros le cachet, affirme-t-il devant les juges.
Selon les douanes, la valeur d’un cachet est de 10 euros, soit 49.650 euros. Il s’agit de l’amende douanière.
Pour la procureure, le rôle d’instigateur de Boris V. ne fait aucun doute. Ce dernier reconnaît en effet à la barre que c’est lui qui était en possession des cachets à Paris. “J’avais l’impression que Dylan était sous surveillance ; c’est pour ça que j’ai gardé les cachets chez moi”, avoue-t-il. Concernant ses fournisseurs, il refuse de dévoiler les noms, ayant peur de représailles. Les deux autres protagonistes, aux yeux de la procureure, seraient des co-auteurs mais aux rôles moindres. Aucun doute non plus pour la représentante de la société au sujet de l’ampleur de l’opération. “Ce sont des faits extrêmement graves et non pas un petit trafic”, déclare-t-elle avant de requérir cinq ans avec mandat de dépôt à l’encontre de Boris V., et trois ans toujours avec mandat de dépôt pour les deux autres.
“On veut le faire passer pour le Pablo Escobar des Pays-Bas”
Les avocats de la défense ont jugé les réquisitions trop sévères. “Je suis toujours surpris de voir que l’on puisse taxer des produits illicites. Il y a un problème d’égalité des citoyens devant la loi à La Réunion car je ne suis pas sûr que c’est ce qui aurait été demandé à Aix-en-Provence. Ce n’est pas quelqu’un de dangereux. Il a un projet”, a indiqué Me Jean-Jacques Morel, avocat de Djekdine D.
Pour Me Jean-Christophe Molière, la peine attribuée à Dylan P. devrait être proportionnelle à son rôle : “Tout n’était pas pour lui. C’est un opportuniste selon moi. L’individualisation de la peine sert à pouvoir établir le rôle de chacun et adapter les peines. C’est un grand soutien pour sa famille et ils sont très inquiets”.
Au tour de l’avocate du principal acteur, Boris V. “À l’écoute des réquisitions, il a vu sa vie basculer. Il n’a pas d’antécédents judiciaires. Il a perdu toute perspective d’avenir en cinq minutes. Cinq ans de prison et une interdiction de séjour, je suis absolument sidérée. Il a reconnu les faits. La question est : quel intérêt y a-t-il à procéder à un trafic de drogue. L’argent bien sûr. Il est totalement éloigné de ce qu’il y a dans ce dossier. Si Dylan P. n’etait pas venu lui demander de l’aide, il ne serait pas là devant vous. Il n’y a pas grand chose dans ce dossier, ce ne sont des professionnels. On veut le faire passer pour le Pablo Escobar des Pays-Bas”, s’indigne Me Devaguy Mardaye.
Boris V. a été condamné à 4 ans de prison et Dylan P. à 3 ans. Direction le centre pénitentiaire dès ce soir. Djekdine D. écope quant à lui de 18 mois de prison, une peine aménageable. Ils devront payer une amende de 49.650 euros. Les prévenus encouraient 10 ans de prison.
Les derniers mots de Boris V. : “Je suis ici devant vous à cause de mes propres erreurs et j’accepte les conséquences même si ça fait mal. Je suis en colère après moi-même car j’ai des enfants en bas âge. J’ai fait ça pour de l’argent et ça ne vaut pas tout ce que j’ai à perdre”.
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