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“A chaque fois que cela sera nécessaire, nous ferons le balancier pour que la pirogue ne coule pas”

Interview. Le budget du Pays et celui de l’assemblée de la Polynésie ont été voté la semaine dernière, avec parfois des discussions houleuses entre élus. Le Tahoeraa apparait de plus en plus divisé en deux camps. Par ailleurs, une enquête sur la fonction de Gaston Flosse au sein de l’assemblée a été ouverte. Teva Rohfritsch a été entendu en tant que leader de A Ti’a Porinetia. Nous l’avons reçu sur notre plateau dimanche 7 décembre.

Le budget du Pays a été voté à l’unanimité avec les voix de A Ti’a Porinetia. 133 milliards pour l’exercice 2015. Est-ce que vous pensez que ce budget relancera l’économie du Pays ?
“Nous l’avons voté avec le Tahoeraa mais l’UPLD c’est abstenue. Effectivement nous sommes toujours dans une période difficile, et nous pensons que le budget qui nous a été présenté a été fait dans ce champs de contrainte. Nous avons confiance en la capacité du gouvernement à réaliser ce qui nous a été annoncé, c’est-à-dire un meilleur tri des opérations, et la volonté de pouvoir injecter 25 milliards en investissements publics l’année prochaine. Ce n’est donc pas un budget “pharaonique” comme on a pu entendre les années passées, non pas avec de grands projets dont on nous parle depuis plusieurs semaines, mais qui ne sortent toujours pas, comme celui du Mahana beach, mais par contre des opérations qui ont été triées, qui sont prêtes à démarrer. Nous encourageons le gouvernement, dès le 1er janvier, à pouvoir les mettre en pratique pour que tous ceux qui n’ont pas d’emploi aujourd’hui, pour que les entreprises qui n’ont pas de travail, puissent avoir ce moteur économique.”

Justement où en est-on avec le projet Mahana beach ?
“Eh bien nous sommes tous en train d’attendre la suite de ce feuilleton. Monsieur Fritch l’a annoncé : il va falloir relancer un concours, cette fois-ci pas seulement pour avoir de jolis dessins, mais pour avoir de vrais projets qui sont financés. Et donc il est dans le souhait du gouvernement, effectivement, de passer à une approche plus pratique du sujet. Et j’espère que cette fois-ci ce ne sera pas le plus beau dessin qui sera retenu, mais ceux qui seront capables de le mettre en oeuvre, comme les chinois semblaient pouvoir le faire.”

Teva Rohfrtsch, c’était la première fois qu’un budget du Pays obtenait l’unanimité des voix à l’assemblée de la Polynésie française. Pourquoi selon vous ?
“Parce qu’il y a une autre gouvernance qui est arrivée au pouvoir. Monsieur Fritch a une autre façon d’exercer cette fonction de président. Peut-être aussi plus à l’écoute et en tous cas plus respectueuse de l’opposition que nous sommes. Parce que je le répète : A Ti’a Porinetia n’est pas dans la majorité. Nous n’avons pas négocié pour cela. Nous sommes dans l’opposition mais de manière constructive. Nos questions sont entendues, nous avons des réponses. Alors que, dans l’équipe précédente, il y avait beaucoup de dédain vis-à-vis de l’opposition. Ca a changé depuis.”

Le budget de l’assemblée de la Polynésie française a lui aussi été voté : 2.196 milliards de Fcfp pour l’exercice 2015. A Ti’a Porinetia s’est abstenu lors du vote de ce budget. Pourquoi ?
“Parce que, nous sommes encore une fois en temps difficile, et ce budget est en augmentation.”

Pourquoi est-il en augmentation ?
“Il y a les frais de fonctionnement en particulier de la présidence de cette assemblée qui ont augmenté de près de 14%.”

Vous avez émis un ammendemment…
“Oui, nous avons souhaité supprimer cette augmentation, en tous cas en frais de personnel, pour l’affecter à des réparations, pour faire des travaux qui pourraient être confiés à des entreprises. Malheureusement ça a été rejeté. On sait qu’il y a des anciens collaborateurs du président Flosse qui ont été embauchés à l’assemblée sur des deniers publics, que celui-ci dispose de locaux au sein de cette assemblée… Nous, nous estimons que ce n’est pas normal. L’ensemble de la population est en train de se serrer la ceinture, il faut montrer l’exemple et d’abord dans notre assemblée.”

Justement, vous avez vous aussi été entendu dans une enquête préliminaire du parquet. Une enquête sur l’embauche de Gaston Flosse au sein de l’assemblée de la Polynésie française. Où en est cette enquête aujourd’hui ?
“Vous savez ça m’a fait quelque chose, parce que c’est la première fois que je suis convoqué devant la police pour une affaire, qui ne me concerne pas d’ailleurs, qui concerne effectivement, l’embauche de monsieur Flosse. Moi je n’ai fait que dire ce que je vois. Effectivement il est présent tous les jours, son véhicule est là, il semble avoir des bureaux, mais je n’ai pas été invité dans son bureau. En tout cas, il y a des personnes qui viennent à l’assemblée et qui ont rendez-vous avec lui. Je ne trouve pas ça normal dans la mesure où ce monsieur, que l’on peut respecter, mais il a été démis par la justice, de ses mandats publics, il ne peut plus exercer de fonction publique : il ne doit pas être à mon sens, au sens de la morale, au sein de l’assemblée. Il y a des locaux au Tahoeraa. Pourquoi est-ce qu’il ne va pas au Tahoeraa ? Puisqu’il est président du Tahoeraa, il peut avoir tous ses rendez-vous là-bas.”

Une dernière question : votre point de vue sur la qualité des débats au sein de l’hémicycle cette semaine. La justice a semble-t-il été saisie par rapport à des propos portés dans l’hémicycle.
“C’est bien dommage. Lors de la discussion générale sur le budget, nous, on a souhaité venir sur le fond du sujet, parler des grands sujets qui intéressent la société polynésienne. Malheureusement, pendant que les uns parlent, d’autres jettent un certain nombre de propos qui peuvent aller parfois même jusqu’à l’insulte. C’est bien dommage. Il faut que notre assemblée retrouve sa sérénité. Nous avons appelé aussi le président de l’assemblée qui ceci dit est assez calme, à faire en sorte que tout cela se passe bien. Mais vous savez, le fond du sujet, c’est que certains ont mis en place Edouard Fritch et le regrettent déjà. Ils sont en train de tout faire pour casser cette machine. C’est bien dommage. Pendant des décennies on nous a dit : “Edouard sera le dauphin et c’est lui qui me remplacera”. J’ai entendu ça de mes propres oreilles. Et aujourd’hui, il y a des menaces permanentes de son propre camps sur le gouvernement de monsieur Fritch. A Ti’a Porinetia n’est pas dans la majorité, mais à chaque fois que cela sera nécessaire, nous ferons le balancier pour que la pirogue ne coule pas.”


Source : http://www.tntv.pf/A-chaque-fois-que-cela-sera-necessaire-nous-ferons-le-balancier-pour-que-la-pirogue-ne-coule-pas_a3731.html

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