À son forum politique contesté, Ariel Henry a cherché à rallier les secteurs de l’opposition

Le premier ministre de facto, Ariel Henry, déclare continuer à inviter tous les protagonistes à se mettre ensemble, pour relever le niveau de vie en Haïti, lors d’un discours prononcé à la clôture, le mercredi 24 mai 2023, du forum politique sur la sécurité de deux jours, très critiqué par plusieurs secteurs notamment politiques, et dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.

« Je suis prêt à prendre mon bâton de pèlerin pour dialoguer, en vue d’obtenir l’adhésion d’autres compatriotes à la démarche », affirme, de nouveau, Ariel Henry, appelant à confronter les idées et à faire des compromis.

Il promet à nouveau que, dans les jours et les semaines à venir, des changements significatifs, tant au niveau de la sécurité que de la gouvernance du pays, devraient être observés.

Le chef du gouvernement de facto estime nécessaire d’augmenter les effectifs de la Police nationale d’Haïti (Pnh) et de la doter d’un système adéquat de renseignements.

Il convient de mobiliser davantage de ressources financières pour mieux payer nos forces de l’ordre, les équiper et les former, dit-il.

Il faut également étoffer « notre armée et bien définir son rôle et ses modalités d’intervention en soutien à la Pnh, pour l’accomplissement de certaines tâches spécifiques. »

Sous équipée et en effectif réduit, la Pnh n’arrive toujours pas à freiner les actes de criminalité et de terreur des bandits armés, qui étendent leurs contrôles sur des pans de territoires auparavant paisibles, comme à Martissant (périphérie sud de Port-au-Prince), sous contrôle des gangs armés depuis le 1er juin 2021.

84 policiers nationaux ont été tués, de juillet 2021 à avril 2023, en 21 mois du gouvernement de facto d’Ariel Henry, a relevé l’organisme de droits humains Fondasyon je klere (Fjkl), dans un rapport.

« En moyenne, 4 policiers sont tués par mois. Certains dans des conditions atroces, horrifiantes. Les vidéos d’exécution des agents de l’ordre sont postées sur les réseaux sociaux par les malfrats en toute impunité », a rappelé la Fjkl, dans le document « Situation de terreur en Haïti, les chiffres noirs du gouvernement d’Ariel Henry ».

Ariel Henry se contredit

Tout en déclarant être sur la même longueur d’ondes avec celles et ceux estimant que le pays n’a pas besoin des pays étrangers pour venir faire le travail à leur place, le premier ministre de facto allègue, avec audace, que son gouvernement de facto n’a jamais sollicité d’intervention militaire, contrairement à la décision, dans la soirée du jeudi 6 octobre 2022, de lui-même et de ses ministres de facto.

« Nous avons seulement demandé un accompagnement robuste pour nos forces de l’ordre, qui sont prêtes à continuer à jouer pleinement leur rôle ».

Pourtant, le gouvernement de facto d’Ariel Henry a demandé, le 7 octobre 2022, à la communauté internationale, « le déploiement immédiat d’une force spécialisée armée, en quantité suffisante pour stopper, sur toute l’étendue du territoire, la crise humanitaire causée, entre autres, par l’insécurité résultant des actions criminelles des gangs armés et leurs commanditaires ».

Lors d’une conférence de presse conjointe avec le premier ministre de la Jamaïque, Andrew Holness, le lundi 15 mai 2023, le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (Onu), le Portugais António Guterres a critiqué les réticences pour l’intervention d’une force internationale robuste en Haïti, visant à lutter contre la violence des gangs armés.

Il faut, de toute urgence, déployer une force armée spécialisée internationale en Haïti, avait réaffirmé António Guterres, dans un rapport en date du 17 janvier 2023.

Rétablir un environnement sécuritaire, garantir la liberté de circulation des personnes et des biens représente une condition sine qua non, pour aller sereinement vers l’organisation des élections dans de bonnes conditions, et la passation du pouvoir à des élus, soutient Ariel Henry.

Le rétablissement de la paix et de la sérénité « sont là des conditions minimales, pour que nous retrouvions une vie normale et pour que nous puissions attirer les investissements directs massifs, générateurs d’emplois pour les jeunes et pour les femmes. », ajoute-t-il.

Ariel Henry voudrait revoir, à tout prix, la Constitution

A côté de la sécurité, Ariel Henry a évoqué les modifications et changements qui devraient être effectués dans la Constitution haïtienne du 29 mars 1987.

« Il y a un large consensus autour de la nécessité de revoir certaines dispositions de notre Constitution. La revisiter semble être un passage obligé, si nous voulons avoir un fonctionnement plus harmonieux de nos institutions démocratiques. », avance-t-il.

Il encourage le Haut conseil de transition (Hct), qu’il a installé le 6 février 2023, à se mettre rapidement à l’ouvrage, pour proposer, de façon consensuelle, les modifications jugées indispensables au comité, qui se chargera de l’élaboration d’un nouveau texte constitutionnel.

« Il nous faudra construire des consensus suffisants, au niveau national, sur chacun des points à modifier, et organiser de larges consultations, pour que nos compatriotes adhèrent aux changements qui seront proposés et se les approprient. »

La première tâche du prochain Conseil électoral provisoire (Cep), sera d’organiser, dans un court laps de temps, une consultation populaire, en vue de valider les modifications apportées, annonce Ariel Henry.

Plusieurs voix continuent de s’élever pour dénoncer les ambitions d’Ariel Henry et du Hct de vouloir, sans mandat ni mission, changer la Constitution du 29 mars 1987, en dehors des prescriptions fondamentales.

 

 

Source:  APR

Source : https://radiotelevision2000.com/home/?p=102412

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