L’association ATTAC Réunion a manifesté ce samedi matin devant la Chambre d’Agriculture. Les militants se sont mobilisés afin d’alerter les pouvoirs publics sur la nécessité pour l’île d’arriver à l’autonomie alimentaire.
Notre association ATTAC REUNION, se mobilise ce samedi 5 septembre à 10h devant la chambre d’agriculture de Saint Denis, en soutien du collectif Oasis, pour l’application de la loi Egalim du 30 octobre 2018 qui prévoit 20% de produits bio sur les 50% de produits de qualité et durables au 1er janvier 2022 dans les services de restauration scolaire.
Avec la crise du Covid-19, notre insularité nous rend d’autant plus dépendant du trafic maritime et aérien quant à notre approvisionnement, y compris alimentaire. Le constat est accablant : 90 % d’importations dans le domaine alimentaire.
L’autonomie alimentaire est aujourd’hui un enjeu essentiel pour notre développement, voire notre survie.
Selon l’article 98 de la loi EGALIM, spécifique aux DOM, le préfet de la Réunion a été autorisé à demander d’abaisser les seuils à 5 % de bio au lieu des 20 % préconisés au 1 janvier 2022 et à porter ce taux à 10 % de bio en janvier 2030 !
Est-ce un problème d’offre des producteurs Bio locaux de ne pouvoir fournir les quantités requises pour les 150.000 repas/jour pour la seule restauration scolaire ?
Début 2019, on dénombrait 306 exploitations bio ou en conversion représentant 2,5% de la surface agricole utilisable (contre 7,5% au niveau national).
Nous estimons que c’est le résultat d’un manque d’ambition des politique agricoles des années antérieures.
Pourtant des solutions existent :
– Au niveau foncier : La politique actuelle de la SAFER est de privilégier l’attribution de grandes parcelles de terre incompatible avec les caractéristiques de l’exploitation biologique. Pourquoi ne pas faire évoluer cette pratique ? En effet, la SAFER pourrait distribuer des terres en friche aux jeunes agriculteurs : 6000 hectares seraient disponibles tout de suite dans les hauts de l’île, sans attendre le délai protocolaire de 3 ans de conversion des terres cultivées en conventionnel.
– Au niveau financier : Le label AB a un coût (env. 500€), il est à la charge de l’exploitant. Pourquoi est-ce à lui d’en assumer le poids alors qu’il œuvre pour le bien de tous ? Les collectivités publiques doivent le financer !
– Au niveau de la formation : La chambre d’agriculture compte environ 150 salariés, dont seulement 2 techniciens pour le bio. Des moyens financiers supplémentaires pourraient être alloués au développement du bio. Et qu’en est-il des formations déjà proposées par la Chambre d’agriculture qui visent à amener les agriculteurs à utiliser de moins en moins de produits phytosanitaires ? Quels résultats ? Ne faudrait-il pas les multiplier ?
– Au niveau institutionnel : Un Comité Régional de l’Alimentation (CRALIM) a vu le jour le 11 février 2020, regroupant la préfecture, le conseil régional, le conseil départemental, la chambre d’agriculture, le groupement des agriculteurs biologiques (GAB), entre autres, mais ne s’est encore jamais réuni pour mettre en place le programme national pour l’alimentation sur le département.
En conclusion, nous revendiquons au même titre que le collectif OASIS un changement de fond dans la production agricole locale pour tendre vers une autonomie alimentaire locale, respectueuse de l’environnement et garante de la santé publique réunionnaise, dès le plus jeune âge.
Source : https://www.zinfos974.com/ATTAC-Reunion-en-action-pour-l-autonomie-alimentaire_a159650.html
Laisser un commentaire