Au terme de deux jours de procès durant lequel dix personnes ont été jugées pour trafic d’ice et pour des infractions à caractère sexuelle commises sur des mineures, le procureur de la République s’est longuement attardé hier sur la société polynésienne, qui se trouve "confrontée à une prostitution enfantine organisée localement".
Cinq ans de prison ferme sans mandat de dépôt ont été requis à l’encontre de Sabine Boiron sans laquelle "cette histoire ne serait jamais arrivée". Le procureur de la République a déploré que l’ancienne institutrice n’ait apporté d’explications plus claires afin que l’on ait pu comprendre comment elle avait pu se retrouver dans cette "dérive infernale". Selon le représentant du ministère public, Sabine Boiron, bien qu’elle se soit défendue d’avoir joué le rôle de proxénète, a été rattrapée durant l’instruction et le procès par la "linéarité" de multiples témoignages, dont ceux des deux mineures qu’elle a prostituées alors qu’elles se trouvaient dans un état de déchéance. Le procureur de la République s’est par ailleurs ouvertement interrogé sur l’activité actuelle de Sabine Boiron qui a ouvert un institut d’esthétique et de massages entre Rangiroa et les Marquises.
Trois ans et cinq ans de prison ferme ont été requis contre l’ancien propriétaire du Ute Ute, Marc Ramel, et le multirécidiviste Gérardo Lozano, respectivement poursuivis pour atteinte sexuelle sur mineure de 15 ans et recours à la prostitution d’un mineur. Un mandat d’arrêt a également été requis contre Marc Ramel qui aurait, selon le procureur de la République, "mieux fait de se présenter devant le tribunal".
Des peines de 6 mois à deux ans ferme ont enfin été requises à l’encontre des six autres prévenus impliqués dans le volet ice de cette affaire.
Évoquant la problématique de l’ice dans la société polynésienne, le bâtonnier Quinquis a livré une analyse selon laquelle une "réponse politique et économique permettrait au Pays d’avoir moins de fonds de vallées miséreux et de prostitution enfantine". L’avocat a par ailleurs abordé le profil de son client, un homme d’affaires qui a apporté "une grande contribution" à la Polynésie en créant notamment plus de 1 000 emplois.
Le tribunal rendra son délibéré demain à 13h30.
Marc Ramel : trois ans de prison ferme, mandat d’arrêt.
Gérardo Lozano : cinq ans de prison ferme, mandat de dépôt, cinq ans de privation des droits civiques.
Thierry Barbion : 18 mois de prison avec sursis, inscription au FIJAIS.
Pour les faits de trafic, d’usage et de cession d’ice :
Albert Amaru et Temarii Cuthers : six mois de prison ferme. Henri Marin : un an de prison ferme. Patrick Ceran-Jerusalemy : 18 mois de prison ferme. Hamau Faatau : deux ans de prison ferme assortis d’un mandat de dépôt. Stimson Aiho : trois ans de prison ferme.
Source : https://www.tahiti-infos.com/Cinq-ans-requis-contre-Sabine-Boiron_a184492.html
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