Clinique Uhaju : « Limiter les ruptures de soins et les transferts sanitaires »
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Faire revenir et moins faire partir. Tel est l’objectif de la nouvelle clinique mahoraise Uhaju (Tamarins en shimaoré) rattachée au groupe médical réunionnais Les Flamboyants. Destinée aux patients de tous âges, l’établissement prend en charge des personnes dans le cadre d’une hospitalisation de jour, après une période d’hospitalisation complète plus ou moins longue, une opération chirurgicale ou pour le suivi d’une maladie chronique. Rééducation intensive, suivi d’appareillages, surveillance médicale, stabilisation des fonctions vitales, tout autant de raisons qui peuvent justifier une admission dans cette première clinique privée de l’île.
Une admission médicale préalable
Chaque jour, 30 patients peuvent être pris en charge en hospitalisation de jour. Tous les patients peuvent être admis à condition d’avoir un formulaire d’admission prescrit par un médecin libéral ou hospitalier. « On ne se présente pas spontanément à la clinique. C’est le Dr. Rakotoson, médecin réducteur, qui valide les admissions des patients lors d’une commission », commente le groupe des Flamboyants.
Réduire le nombre de transferts sanitaires
L’objectif est avant tout de renforcer l’offre médicale sur l’île. Un enjeu de taille pour un département confronté à un désert médical. Opérationnel depuis quelques jours, l’objectif de cette clinique est « d’éviter les ruptures de soins, de permettre aux patients d’avoir des soins médicaux et de réadaptation dès la sortie de l’hôpital à Mayotte » et par ricochet, « limiter les transferts sanitaires vers La Réunion ». En septembre dernier, le sénateur Saïd Omar Oili plaidait en ce sens : « L’ouverture de centres de rééducation et de réhabilitation sur notre île est plus qu’une nécessité, elle est devenue une urgence », rapportait-il. À Mayotte, chaque jour, l’avion sanitaire évacue des patients pris en charge à Mayotte vers des établissements de métropole et de La Réunion. Parmi ces transferts, 90% sont opérés vers La Réunion et 10% ont pour destination Paris. Environ 30% des patients évacués sont mineurs. L’implantation d’une clinique de soins médicaux et de réadaptation à Mayotte vise à prendre en charge des patients mahorais dès la sortie de leur hospitalisation complète, pour éviter de les transférer systématiquement vers un établissement hors du territoire.
Permettre le retour de patients mahorais
Une pierre deux coups. Par la même occasion, les patients mahorais pris en charge dans le cadre d’une hospitalisation complète dans des cliniques réunionnaises du groupe des Flamboyants, telles que les Tamarins Ouest et les Tamarins Sud, pourront eux aussi espérer poursuivre leurs soins en hôpital de jour à Mayotte : « Cela permet aussi à des patients mahorais de regagner Mayotte une fois que leur hospitalisation complète est terminée à La Réunion. Des patients (ndlr : mahorais) ont déjà formulé des demandes pour regagner le territoire », commente le groupe.
Les non-affiliés sociaux sur le carreau
À ce stade, si tous les patients concernés pourront être pris en charge sur la base d’un accord de la commission d’admission, reposant sur des critères médicaux précis, en fonction de la pathologie du patient et de sa capacité à suivre une réadaptation active et intensive sur plusieurs semaines, la prise en charge de ces soins sera absorbée par la sécurité sociale et la mutuelle de chaque patient. Pour les patients qui ne seraient pas affiliés à la sécurité sociale, le groupe déclare que « la prise en charge se fera à leurs frais. »
Un futur à 70 places
Pour lancer l’activité de la clinique mahoraise, des professionnels de santé des cliniques des Tamarins Ouest et Sud sont venus pour soutenir l’équipe médicale constituée localement. À terme, le groupe souhaite favoriser un recrutement local des effectifs, accompagner la montée en compétence des équipes et fidéliser une équipe pluridisciplinaire à Mayotte. Certains professionnels se sont engagés sur une période de trois mois, d’autres ont déjà signé pour un temps plus long. Pour le directeur de l’ARS de Mayotte, Sergio Albarello, « ces étapes franchies ont marqué un tournant décisif dans l’histoire de la santé à Mayotte. La rééducation après un accident vasculaire cérébral, par exemple, pourra désormais se faire ici-même, à Mayotte, sans nécessité d’évacuations sanitaires vers La Réunion. Pour les familles, pour les patients, cette proximité constitue un soulagement immense. » L’ARS a d’ores-et-déjà annoncé que les capacités de prises en charge clinique Uhaju évolueraient progressivement à la hausse, en passant d’une capacité de 30 places en ambulatoire, jusqu’à « une montée en puissance prévue dans les années à venir de 70 places », mais la structure n’est qu’une étape dans un projet plus large pour l’accessibilité aux soins spécialisés », a conclut le directeur de l’ARS.
Mathilde Hangard
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