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Deux à sept ans de prison ferme pour les braqueurs de coffres-forts

Le verdict est tombé aux assises pour les six prévenus poursuivis dans l’affaire des braquages de coffres-forts, à l’issue d’une audience marathon. Reste une question sans réponse : où est passé l’argent ?

Procès des braqueurs de coffres-forts Avant les plaidoiriesQuarante-cinq minutes accablantes pour les prévenus. Le réquisitoire de joël Garrigue, le Procureur de la république, a été extrêmement dur. Les faits concernent cinq cambriolages, une tentative et quatre vols à main armée. Les cibles, des stations Total, des carrières ETPC, les agences inter-îles et Kenya Airways et un Sodicash à la fin de l’année 2011. Pour le procureur, c’est une équipe à tiroir qui opérait : un noyau de deux individus autour desquels viennent s’ajouter les autres prévenus dans un, deux ou trois faits et d’autres encore qui n’ont pas été identifiés.

Le procureur hausse le ton quand il évoque la violence subie par les gardiens des stations Total, attachés à terre, puis gazés ou frappés : « une violence parfaitement injustifiée, totalement gratuite. Pas la violence qui sert à commettre un cambriolage mais une violence qui sert à se faire plaisir en humiliant un homme. » Ces gardiens étaient, en effet, maîtrisés sans difficulté, comme celui de Longoni « qui pourrait être leur grand-père ».

Des certitudes et des doutes

Les six prévenus ont commis de façon certaine la tentative de braquage de la Station de Dzoumogné puis le cambriolage réussi de celle de Longoni. Ils ont tous reconnu les faits.

Pour les huit autres cambriolages, la présence sur les lieux de certains prévenus est attestée, selon le procureur, par le traçage de leurs téléphones portables, une affirmation contestée par les avocats de la défense. Le procureur ne va pas détailler les agissements précis des six individus dans chacun des braquages, il en laisse le soin à la défense. Mais il énumère le nombre de faits impliquant chaque prévenu et demande de quatre à dix ans de réclusion : « A Paris et sa banlieue, ces faits sont banals. Pas à Mayotte et c’est à Mayotte que ça a été commis. »

« A Paris et à Mayotte, ce sont les mêmes textes. Il faudrait les appliquer de façon plus dure à Mayotte qu’ailleurs ? » répond sèchement Me Kamardine, avocat d’un des prévenus, avant de se faire cinglant : cette « discrimination pénale est choquante ! »

2h45 de plaidoiries

Face à la charge du procureur, la défense a pris le temps. Six avocats, un par prévenu, ont tenté de réhumaniser le dossier rappelant la personnalité et les parcours individuels, dans des interventions qui ont duré, chacune, entre 16 et 42 minutes. Les mis en cause sont tous sont arrivés illégalement des Comores il y a longtemps, pour suivre ou se rapprocher de leurs parents qui espéraient pour eux une vie meilleure.

La « motivation du subsistance » évoquée par le procureur reçoit des réponses, comme celle de Me Idriss qui dénonce la société Total qui « se sucre sur nous ». Il rappelle le contexte des cambriolages, le mouvement contre la vie chère, une « sorte de carte blanche » aux exactions. « Chaque fois qu’on achète quelque chose à Mayotte, on nous vole ! » affirme-t-il, relativisant les actes de son client : « Quand on sait ce que Total est capable d’aller piquer dans les pays pauvres ! » s’exclame-t-il.

De lourdes peines

« Motivation de subsistance ? » s’interroge Me Chauvin, sûrement mais finalement « où est l’argent qui a été dérobé ? » La question restera décidément sans réponse. Les 283.000 euros déclarés volés par les entreprises cambriolées semblent s’être volatilisés au-dessus du lagon.

Concluant ces trois jours d’audience, les peines sont tombées à 21h30. De deux ans à quatre ans de prison ferme auxquelles s’ajoutent des années de sursis pour quatre d’entre eux. Pour les deux formant le noyau mis en avant par la Procureur, les peines sont encore plus lourdes, sept ans d’emprisonnement pour l’un et sept ans ferme plus six mois avec sursis pour l’autre.
RR

Source : http://lejournaldemayotte.com/2014/03/deux-a-sept-ans-de-prison-ferme-pour-les-braqueurs-de-coffres-forts/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=deux-a-sept-ans-de-prison-ferme-pour-les-braqueurs-de-coffres-forts

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