Deux militants de l’association L214 sont jugés ce jour pour avoir caché des caméras dans un abattoir de cochons à Houdan, en région parisienne. Ils ont notamment filmé l’étourdissement des cochons au CO2, une lente agonie.
L214, qui milite pour l’abandon de tout produit animal dans l’alimentation, avait caché en décembre des caméras dans l’abattoir Guy Harang de Houdan (Yvelines), sur une nacelle descendant les cochons dans le puits où ils sont étourdis au CO2 avant d’être saignés. Mais une caméra s’était décrochée, et les gendarmes avaient interpellé les deux militants alors qu’ils venaient récupérer leur matériel, cagoulés, dans la nuit du 12 au 13 décembre. L’abattoir avait porté plainte.
Les caméras avaient été saisies, mais L214 a publié jeudi dernier des vidéos montrant terrible agonie des porcs dans ce puits à CO2, expliquant les avoir récupérées dans le dossier pénal. Pourtant, une source proche de l’enquête affirme que ces images “ne semblent pas issues du dossier judiciaire”. Ces vidéos montrent des porcs en proie à une peur panique, suffoquant et pris de convulsions.
Pourtant, l’”étourdissement/mise à mort” au gaz fait partie des méthodes autorisées par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), qui recommande cependant que le gaz ou mélange de gaz utilisés ne soient pas “désagréables” et que la durée de l’exposition soit “assez longue pour entraîner la mort de l’animal”. La concentration en dioxyde de carbone doit en outre être “surveillée en permanence à l’aide de signaux sonores et visuels au cas où la concentration du gaz chuterait en dessous du niveau requis”.
L214 dénonce “une méthode d’étourdissement systématiquement longue et douloureuse”, et estime que les réglages de la machine utilisée à Houdan “conduisent à rallonger la descente dans le puits et donc la durée de l’asphyxie”. “La monstruosité des images révélées permet de démontrer toute la légitimité de l’action menée par L214”, écrit Sébastien Arsac dans un communiqué.