Douze ministres dont six supers ministres prennent charge
Le gouvernement démissionnaire de Jean Michel Lapin est passé cette semaine de 18 à 12 ministres. Parmi ces 12 ministres, six d’entre eux détiennent 12 postes ministériels. Ils constituent le bloc des supers ministres du président de la République. Selon Jean Michel Lapin, cette réduction de la taille du gouvernement s’inscrit dans le cadre de l’application d’une politique d’austérité…
Ils sont en poste depuis septembre 2018 et font partie du gouvernement de Jean-Henry Céant censuré par la Chambre des députés. Désigné par l’organisation politique VERITE, branche les frères Gué, Joseph Joute, ministre de l’Environnement a été nommé cette semaine ministre a.i de l’Economie et des Finances. La ministre à la Condition féminine et aux droits de la Femme Evelyne Sainvil est aussi maintenant ministre a.i des Haïtiens vivant à l’étranger.
Énold Joseph, ancien conseiller spécial du président Jovenel Moïse et coordonnateur de la KID, un parti politique proche du pouvoir Tèt kale depuis toujours, conserve son poste de ministre de la Défense et détient aussi maintenant le ministère du Commerce et de l’Industrie.
Bocchit Edmond, ministre des Affaires étrangères qui a représenté le chef de l’Etat la semaine dernière à la 74e session de l’Assemblée générale des Nations unies, s’est vu confié le portefeuille du ministère du Tourisme.
Jean-Roudy Aly, le ministre le plus controversé du gouvernement démissionnaire. C’est à cause de lui ( en partie) que Jean Michel Lapin n’a pas été ratifié par le Sénat. Les sénateurs de l’opposition n’oublieront jamais que c’est lui, le ministre de la Justice et de la Sécurité publique qui avait permis aux « sept mercenaires étrangers » de laisser le pays. Aujourd’hui, en plus du ministère de la Justice, il a été nommé ministre de la Planification et de la Coopération externe.
Ensuite, Pierre Josué Agénor Cadet, le ministre démissionnaire de l’Education nationale et de la Formation professionnelle a été nommé ministre a.i de l’Intérieur et des Collectivités territoriales.
Il y a aussi Jean Michel Lapin qui est à la fois Premier ministre et ministre de la Communication et de la Culture.
Les anciens ministres Ronald Décembre, Jean-Claudy Pierre, Marie Raynaldo Brunet, Ronell Gilles, Marie-Christine Stephenson ont été limogés.
Il faut faire remarquer que cinq ministres du gouvernement Lafontant ont conservé leur poste. Il s’agit de Pierre Josué Agénor Cadet, ministre de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle ; Fritz Caillot, ministre des Travaux publics, Transports et Communications; Marie Gretta Clément Roy, ministre de la Santé publique et de la Population ; Jean-Roudy Aly, ministre de la Justice et de la Sécurité publique et Jean Jobert C. Angrand, ministre de l’Agriculture, des Ressources naturelles et du Développement rural.
Le gouvernement démissionnaire est donc passé de 18 à 12 ministres. Selon Jean-Michel Lapin, « ce choix est d’abord économique. La situation actuelle exige l’application d’une politique d’austérité. Et la première démarche consiste à réduire le format du gouvernement afin de pouvoir réduire les dépenses de personnel. »
Jean Michel Lapin indique que l’exécutif au plus haut niveau veut donner une nouvelle orientation dans l’utilisation des faibles ressources perçues. « L’Etat ne perçoit pas beaucoup d’argent ces derniers mois. Et cela est dû à la situation sociopolitique. En ce sens, l’Etat à travers l’exécutif veut assumer ses responsabilités au niveau de la sécurité, les soins de santé, l’éducation, etc. Toutes ces interventions ont un coût. Et ces interventions font partie de nos priorités pour la nouvelle exercice. C’est pour cela que nous ramenons le format du gouvernement à 12, comme le veut la Constitution, afin d’orienter nos moyens vers ces priorités », fait-il remarquer.
Le secrétaire d’Etat à la Communication a annoncé la publication d’un arrêté présidentiel qui prendra des dispositions relatives au paiement des employés dans l’administration publication notamment au ministère des Affaires sociales, au ministère de l’Education nationale et aussi pour honorer des factures pour la police nationale.
Cette réduction de la taille du gouvernement intervient à un moment où le pays fait face à des mouvements de protestation qui paralysent les activités depuis environ trois semaines. L’opposition politique entend maintenir la pression dans les rues pour obtenir la démission du président de la République malgré l’appel au dialogue et la formation d’un gouvernement d’union nationale proposé par Jovenel Moïse.
Robenson Geffrard source Le Nouvelliste