Elus et parlementaires Guadeloupéens tous unis ou opposés au binôme Macron/Barnier : sans blague ?
Élus et parlementaires Guadeloupéens tous unis et opposés au binôme Macron/Barnier : sans blague ?
La nomination de Michel Barnier à Matignon est d’abord une affaire franco- française.
Cela signifie que la classe politique guadeloupéenne devrait pour une fois oser aller à contre-courant.
Pourquoi ?
D’abord parce ce Premier Ministre est un produit de la vieille droite française et de plus dans le contexte français actuel, il est objectivement une sorte d’otage de Marie Le Pen.
Sur la question de l’immigration en France par exemple, Barnier n’est pas très éloigné des thèses du RN. La (re) création d’un ministère de l’Immigration est bien un signal envoyé en direction du RN.
Si l’on examine le paysage politique de notre pays, force est de constater, que le LR, le parti de Michel Barnier, n’a plus aucune véritable audience, ni une forte représentation dans les 2 collectivités majeures. Du moins au moment où nous rédigeons cet édito.
S’agissant de l’extrême droite, lors des les dernières élections législatives françaises R. Tolassy, le porte-drapeau du RN en Guadeloupe, a été battu dans son fief par Max Mathiasin.
Les 2 “présidents ” des collectivités majeures, Région Ary Chalus et Guy Losbar au Conseil Général, même s’ils ont été Macronistes jusqu’à la veille des dernières législatives françaises, ne peuvent pas – enfin espérons-le – rallier le binôme Macron-Barnier et se mettre “en ordre de marche”
Seront-ils alors dans l’opposition ? Ce serait la posture la plus légitime, mais peuvent -ils vraiment franchir ce pas, c’est toute la question…
D’abord on le sait, les présidents des 2 collectivités majeures ne sont pas du tout proches de ce qui reste de la Gauche traditionnelle. D’ailleurs depuis plus d’une décennie ce qu’on appelait le “ soc de gauche” en Guadeloupe s’est totalement désintégré…
Les présidents des collectivités sont-ils proches des thèses nationalistes ?
Guy Losbar, qui souhaite dans sa démarche la “domiciliation du pouvoir”, (ce qui n’est même pas une vraie autonomie), a au moins un point commun avec l’UPLG, l’ANG, et le FKNG : Le drapeau. Mais est-ce suffisant pour amorcer un éventuel rapprochement ? Pas sûr.
Ary Chalus, semble lui plus préoccupé par la décision à venir de son procès en appel et donc des conséquences sur son propre avenir politique, que par l’avenir institutionnel de l’archipel. De plus, à la Région de gros dossiers restent encore sans solutions immédiates : “Guadeloupe Formation”, Le Macte, les Écoles de la seconde chance, pour ne citer que les exemples les plus visibles. Chalus à d’autres préoccupations en ce moment.
Les parlementaires C. Baptiste, E. Califer, s’étaient eux rapprochés du Nouveau Front Populaire. La situation politique actuelle, de la France, on l’a vu, n’est pas du tout favorable au NFP. Baptiste et Califer, ont-ils un autre choix que continuer à être dans l’opposition ?
Les 2 autres députés : O. Serva et Max Mathiasin, membres de la LIOT peuvent-ils se situer dans la mouvance de Barnier ? On sait que Serva espérait secrètement un petit fauteuil ministériel. Mais les conditions sont-elles réunies pour que Barnier accède à ce souhait ?
Serva, Mathiasin, Baptiste et Califer, tout comme Victorin Lurel pourraient alors former “un bloc d’opposition” pour faire entendre la voix de la Guadeloupe au sein des instances parlementaires françaises : mais le feront-ils ???
La nomination de ce 1er ministre de Droite proche du RN oblige objectivement les parlementaires guadeloupéens dignes et droits dans leurs bottes à se situer dans l’opposition. J’ai envie de croire que nos parlementaires et présidents de collectivités en ont la pleine conscience. Ce serait sans doute pour eux l’occasion de regagner cette confiance populaire qui leur fait tant défaut.
Du côté des nationalistes, la situation n’est guère meilleure. Il serait peut-être grand temps que les dissensions existantes soient progressivement rabotées, au point de trouver une véritable plate-forme commune qui pourrait être une autre voix dans l’opposition à la politique coloniale. Mais aucun signe n’est actuellement donné en ce sens.
Car en ce moment, face aux problèmes réels et quotidiens auxquels sont confrontés les Guadeloupéens, les réactions existent mais ne sont pas porteuses de solutions. ANG, LKP, PCG, UPLG de temps à autre publient des communiqués de presse ou se font entendre dans les médias, c’est déjà ça dirons-nous, mais est-ce suffisant ? En quoi cela contribue-t-il à faire baisser le coût de la vie ou à résoudre le problème de l’eau ou l’insuffisance de profs dans les lycées et collèges ?
Le LKP – Domota – se montre de plus en plus critique et résolument fermé, à l’égard du reste du camp patriotique. Aucun accord ne semble possible.
Pourtant les différentes tendances du camp nationaliste savent parfaitement, que tout comme les élus, ils n’ont pas la confiance du peuple Guadeloupéen et face au pouvoir colonial, il n’ont plus aucune crédibilité, ni visibilité.
Autant dire que pour l’heure rien ne permet d’envisager un rapprochement entre les divers courants. Alors que le scénario d’une “Gwadloup sanblé é doubout” serait l’idéal : Car le peuple attend et désespère.
Nos politiques à tous bords, ont-ils conscience que si rien ne bouge, le risque d’une explosion incontrôlable et désespérée demeure. Car, il faut encore le dire, la précarité, la misère progressent mais la colère aussi.
Pour l’heure, La France qui a dépensé plus de 10 milliards pour les J.O, la France qui connaît une situation économique et politique très compliquée, au cours des 2 prochaines années ne peut aucunement être à l’écoute des problématiques récurrentes de notre pays. Ce devrait être le moment pour nous de nous prendre en main pour trouver des solutions
Mais qui en Guadeloupe a cette volonté et cette capacité ?
Danik I. Zandwonis
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