Nous en sommes responsables parce que nous limitons notre voix à des groupes WhatsApp et des libres antennes, des lieux d’exutoire sans lendemain. Une fois ce rituel accompli, nous retournons à notre indifférence, absents au moment de faire des choix pour favoriser d’autres modes de fonctionnement, des alternatives qui nous rendraient plus autonomes et économiquement viables.
Où sommes-nous lorsque la société civile appelle à se mobiliser, à exiger des comptes pour l’eau, pour l’électricité, pour la justice, pour l’avenir de nos enfants ?
Où sommes-nous, lorsque l’heure vient d’interpeller nos proches, nos oncles, nos tantes, nos cousins, nos cousines, nos pères, nos mères, nos enfants, nos amis, pour qu’ils se mettent enfin au travail ou abandonnent les privilèges de leurs emplois fictifs et libèrent des places pour ceux qui rêvent de contribuer, de bâtir une Guadeloupe nouvelle ?
Nous sommes absents, préférant le silence, plutôt que d’exiger de nos figures publiques qu’elles arrêtent de se rejeter la faute sous les projecteurs, qu’elles cessent leur simulacre, et qu’elles œuvrent enfin, sérieusement, pour l’intérêt commun.
Et surtout, nous restons silencieux face à cette profitation endémique de notre système, de peur d’en perdre les miettes dont nous profitons chacun à notre échelle.
Pendant ce temps, quelques âmes isolées s’épuisent, luttant pour leur peuple sans attendre de rétribution, là où d’autres, qui le devraient, ont depuis longtemps renoncé.
Nous sommes en 2024. Le temps de l’inaction est révolu. Il n’a jamais été aussi facile de faire du lobbying citoyen en local, en national ou à l’international. Il n’a jamais été aussi facile de mettre en place des structures d’investissements avec des gouvernances inclusives.
Les solutions sont là, prêtes, pour que nous construisions ensemble des projets ambitieux et justes, à la hauteur de la Guadeloupe que nous voulons laisser à nos enfants.
Laisser un commentaire