Ils protestaient contre le rachat de leur carrière par Vinci: Les salariés de Guito Narayanin ont levé les barrages routiers
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Les actions de blocage ont débuté aux alentours de 7h. Selon les chiffres de la préfecture de Mayotte, environ 300 personnes ont entravé la circulation autour de Mamoudzou à l’aide de camions et d’engins de chantiers sur 7 ronds-points (Longoni, Majicavo, Hauts-Vallons, rond-point SFR, Doujani, Dembéni et Combani).
Après plusieurs heures de discussions entamées avec les différentes parties prenantes par le préfet de Mayotte, Jean-François Colombet, les actions de blocage des axes routiers ont pris fin vers 11h30. Une réunion sur le dossier est prévue ce jeudi en Préfecture.
Pour rappel, la société IBS exploitait la carrière de Kangani depuis 22 ans. Mais le propriétaire du terrain, l’ancien maire de Koungou Frédéric d’Achery, décédé en 2016 dans des circonstances troubles, avait décidé de vendre son terrain à Vinci.
“Mayotte est vue comme une colonie”
Invité hier du JT de Mayotte La 1ère, Théophane Narayanin s’est expliqué sur ce blocage. Le patron de la société IBS dit “regretter” cette situation qui est devenue aujourd’hui “explosive”. Pour Guito Narayanin, “on ne peut pas balayer d’un revers de main 300 emplois et 50 sous-traitants, ça représente environ 1 000 bouches par jour”. Ce dernier compte bien “assumer pleinement ses responsabilités” se dit prêt “à ne lâcher personne”. “Le préfet l’a écrit: Vinci n’a d’autre choix que de mettre tout le monde au chômage. Vous savez que dans nos activités, il y a ce qu’on appelle un ICPE*. A Mayotte et en France en général, il faut entre 4 et 5 ans pour l’avoir. Ils (Vinci, ndlr) ne peuvent pas démarrer nos installations et son obligés de mettre les gens au chômage. Ce n’est pas moi qui le dit, c’est l’autorité préfectorale, la tutelle qui donne ces autorisations”, peste le PDG d’IBS contre une “mafia” qui s’est constituée selon lui pour s’accaparer cette carrière.
Et glisse en guise de conclusion: “Je pense que Mayotte est vue comme une colonie. C’est la loi du plus fort (…) Si demain matin, deux multinationales contrôlent les frontières, c’est fini tout ça, il n’y aura plus de cadeaux (…) Aucun politique et aucune administration n’a pris au sérieux la dimension du problème”.
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