Joseph Lambert annonce le report de son « grand dialogue national » prévu les 3 et 4 février
Alors que sa prétention était de réunir autour de lui, les 3 et 4 février, tous les acteurs politiques dans le but de trouver une solution à la crise politique avant le 7 février prochain, le président de ce qui reste du Sénat de la République se voit contraint de reporter sine die son « grand dialogue national ». Joseph Lambert, dans une intervention mardi soir sur sa page Facebook, a annoncé qu’il allait continuer ses démarches visant à convaincre les acteurs politiques à prendre le chemin du dialogue pour trouver une solution à la crise.
« J’ai la pénible obligation de vous annoncer que j’ai décidé de reporter les assises qui devraient se tenir les 3 et 4 février en cours », a annoncé mardi soir le président du Sénat de dix membres. Selon les explications de Joseph Lambert, « la montée des tensions, l’indisponibilité de certains acteurs clés m’ont conduit à prendre cette décision de sagesse ».
Le sénateur du Sud-Est a rappelé que dès son élection à la tête du Sénat le 12 janvier, il avait pris l’engagement de lancer un dialogue national sur la crise qui secoue le pays. « Avec l’assentiment de tous les sénateurs, je me suis immédiatement impliqué dans un rapide tour d’horizon et j’ai mené de multiples consultations pour respecter cette promesse et permettre au Sénat de jouer ce rôle à son titre de codépositaire de la souveraineté nationale », a-t-il fait savoir.
« Je dois avouer que cette initiative du grand Corps a favorablement été accueillie par les différents acteurs et structures du secteur politique et de la société civile », a indiqué Joseph Lambert dans ce message publié sur sa page Facebook.
« L’obligation de trouver une sortie de crise consensuelle m’a porté à reprogrammer le « grand dialogue national » initié par le Sénat de la République. Je poursuis donc mes démarches visant à convaincre tous les patriotes concernés par la dégradation des conditions de vie de la population et les menaces évidentes contre l’ordre républicain que seul, et je dis bien, seul un dialogue ouvert et inclusif entre toutes les parties peut permettre d’envisager l’avenir avec sérénité », a avancé le parlementaire.
Joseph Lambert a fait remarquer que depuis le 13 janvier 2020, « le pays est totalement sorti de l’ordre constitutionnel et républicain. Parce que les élections n’ont pas été organisées pour renouveler le personnel politique, nos mairies sont occupées par des agents intérimaires, la Chambre des députés est vide et le grand Corps est amputé de deux tiers… », a-t-il critiqué.
Selon le parlementaire, en l’absence d’un Conseil constitutionnel habilité à trancher toutes les questions relatives aux interprétations et à l’application de la loi mère, le débat contradictoire, quelles que soient nos convictions individuelles, doit permettre d’aboutir à une solution à la crise.
Outre l’indisponibilité de certains acteurs clés mentionnés par le parlementaire, des organisations ont clairement décliné l’invitation de Joseph Lambert. L’Association nationale des magistrats haïtiens (ANAMAH) en fait partie.
« L’ANAMAH salue l’esprit d’initiative du bureau du Sénat de la République dans ce contexte particulièrement troublant où des hommes se rebellent délibérement contre l’autorité suprême de la loi ; les initiatives de bonne foi sont d’utilité́ dans ce contexte de troubles. Toutefois, l’Association se garde, pour des raisons strictement professionnelles, de participer à ces assises tout en souhaitant heureuse réussite au bureau du Sénat de la République », lit-on dans une correspondance de l’ANAMAH.
L’organisation PetroChallenger ‘’ Nou pa dòmi’’ invitée aussi au ‘’ Grand dyalòg nasyonal’’ du sénateur Lambert, a fait savoir dans une note de presse qu’elle décline l’invitation tout en soulignant qu’elle ne participera à aucun forum sur le dialogue national organisé par ce Sénat.
Source: Le Nouveliste