Joseph Lambert : De manoeuvrier à déserteur?

Joseph Lambert tourne le dos à Jovenel MOISE. Le sénateur affirme être désormais dans l’opposition. Dans les couloirs du pouvoir, on révèle qu’une question de poste de premier ministre serait à la base de ce divorce entre l’Ancien Patron d’Agritrans et l’élu du Sud’Est. Où se situe donc la vérité? Quels sont les non-dits de ce revirement? En quoi serait-il profitable à l’opposition politique dont l’ancien conseiller spécial de Michel Martelly se réclame désormais? Devrait-on s’en étonner, si l’on se réfère aux agissements de celui qui s’est auto-proclamé “Animal Politique”?

Retour sur certains moments similaires de la carrière politique de l’homme fort de Jacmel, plus précisément au cours de cette décennie.

Que vous l’aimiez ou pas, Joseph Lambert ne vous laisse sans doute pas indifférent sur l’échiquier politique haïtien. Celui qui s’est fait appeler «Animal Politique» marque à sa façon les grands tournants de la vie politique en Haïti, notamment au cours de cette dernière décennie. Ancien député, deux fois sénateurs de la république, le natif de la Montagne (section communale de Jacmel) devient ce politicien haïtien à qui l’on doit le mérite de maitriser les dessous et les manœuvres de la politique haïtienne.

L’homme fort du Sud’Est s’est surtout construit cette réputation politique entre 2006 et 2012. Sénateur de la république, Joseph Lambert menait à cette époque la majorité pro-Préval au niveau du grand corps. De la chute de Jacques Edouard Alexis, jusqu’à la nomination de Jean Max Bellerive comme premier ministre, en passant par le renversement de Michelle Duvivier Pierre Louis, on se souvient encore du combat et des agissements politiques de l’agronome, comme si c’était hier.

On est en 2009. Le mandat de René Préval touche à sa fin. Comme d’autres anciens présidents haïtiens, Mr Préval souhaite à tout prix passer le maillet à son dauphin, Jude Célestin, l’ancien patron du centre national d’équipements (CNE). Les conséquences du tremblement de terre se font encore sentir, des élections sont annoncées pour novembre 2010, les acteurs politiques dépités par un quinquennat dont le bilan n’est plus visible. Ces joutes sont contestées au point d’interpeller l’arbitrage d’une mission de l’organisation des Etats Américains. 

Myrlande Hyppolite Manigat et Joseph Michel Martelly s’affrontent au second tour. Joseph Lambert, chef de campagne de Jude Célestin, est en premier rang des déserteurs, face au Navire du parti INITE, au bord du précipice. Michel Martelly gagne les élections dans des conditions douteuses, mais Joe Lambert ne fait pas partie des perdants. A sa dernière année de mandat comme sénateur, il affronte Martelly. Des déclarations se suivent. On dirait la chronique d’une bataille politique rudement annoncée entre le chanteur de Carnaval et l’animal politique. 

Le parlementaire ose même comparer président Martelly, on se le rappelle, à un éléphant dans un magasin de porcelaines, comme pour qualifier ses premières sorties politiques maladroites, particulièrement dans le choix de son premier ministre. Peu de temps après, soit après la ratification du Dr Gary Conille au poste de premier ministre, c’est ce même Joseph Lambert qu’on voit, allègrement aux cotés de Sweet Micky comme conseiller politique spécial, dans un duo étonnant avec son collègue de l’Artibonite, Youri Latortue qui a lui aussi retourné sa veste. 

Quatre années plus tard, le diplômé en administration publique perd les législatives. Il se rabat sur un poste dans la diplomatie haïtienne en république voisine. Selon les informations, il aurait été nommé responsable du consulat de Santiago par l’administration Martelly-Paul. En 2016, “Papa a tounen”. Sans surprise, il rebondit. Il est réélu sénateur sur son propre parti politique, KONA (Konbit Nayonal) et ne cache pas ses relations privilégiées avec l’équipe du PHTK, notamment le président Jovenel MOISE. En 2018, il donne le ton à la politique en accédant à la présidence du sénat pour la 3èmefois. Depuis, il est accusé de faire le jeu du pouvoir au niveau du grand corps.

Certains auraient évoqué le vote de la résolution renvoyant le rapport sénatorial relatif au dossier PetroCaribe à la cour Supérieure des comptes pour soutenir une telle assertion. Ou, son soutient au premier ministre nommé par Jovenel Moise, Jean Michel Lapin, jusqu’à stopper, dit-il, les ardeurs des sénateurs de l’opposition au cours d’une séance qui se termine en queue de poisson, le 30 mai dernier. 

Et voilà ! Joseph Lambert affirme aujourd’hui avoir tourné le dos au Président Jovenel MOISE, en passant du coup à l’opposition. Selon l’élu du Sud’Est, le chef de l’Etat ne ferait confiance à aucun de ses alliés. «Jovenel ne fait pas confiance même à MOISE», laisse entendre celui qui peut s’enorgueillir d’avoir œuvré aux cotés des quatre derniers président élus d’Haïti.

Alors qu’il a été tout proche de la primature, le sénateur Lambert s’est vu être refusé par le président de la république au profit de Fritz Wiliam Michel. D’animal politique à acrobate politique, Joseph Lambert viendrait-il allonger la liste des dissidents au pouvoir PHTK? Est-ce une prémonition? Le bateau rose est-il vraiment sur le point de couler? En tout cas, il y a lieu de se poser ces questions et bien d’autres, quand des grands défenseurs et manoeuvriers abandonnent le navire, sans évoquer des motifs cohérents. 

Johnny Ferdinand RTVC

Source : https://rtvc.radiotelevisioncaraibes.com/national/joseph-lambert-manoeuvrier-deserteur.html

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