La construction d’une scène littéraire antillaise. Médiations et réappropriations
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« La littérature antillaise n’existe pas encore » affirment à la fin des années 1980 les trois auteurs martiniquais de l’Éloge de la créolité. « Nous sommes encore dans un état de prélittérature : celui d’une production écrite sans audience chez elle, méconnaissant l’interaction auteurs lecteurs où s’élabore une littérature » [Chamoiseau, Confiant, Bernabé, 1989 : 14]. Cette affirmation, pour provocatrice, contestable et contestée qu’elle soit apparue, compte tenu de l’évidente valeur littéraire de leurs prédécesseurs et de la sophistication de leurs propres œuvres, constitue un point de départ utile dans l’analyse des efforts engagés par les écrivains antillais pour être lus ou entendus en Martinique et en Guadeloupe. Suivre les écrivains sur ce terrain, observer la façon dont ils ont provoqué cette « interaction auteurs lecteurs », analyser la mise en place d’une « scène littéraire » antillaise et la façon dont la médiation des œuvres a joué dans des processus d’identification collective : cette ethnographie de la vie littéraire a été au cœur d’un travail de terrain réalisé entre 2005 et 2007 en Martinique et en Guadeloupe [Lesne, 2011], à une époque où les formes et les lieux de la sociabilité littéraire connaissaient une nouvelle évolution.
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