Lagon : faut-il demander son classement ?
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La demande d’inscription du lagon de Mayotte au patrimoine de l’humanité a été longuement débattue en assemblée plénière vendredi.
C’est d’ailleurs le seul rapport qui n’a pas fait l’objet d’un avis favorable de la Commission qui l’étudiait : « nous le retirons en attendant des réponses du ministère », décidait le conseiller général de Kani Keli, Ahamed Attoumani Douchina.
Pour Issihaka Abdillah, « il faut avant tout demander à l’Etat de le classer dans son propre patrimoine ! ». Si tout le monde s’accordait sur la démarche, Camille Abdullahi, conseiller de Bandrélé, s’interrogeait sur les contraintes réglementaires ou maritimes qu’impliquerait ce classement. « Délimitons seulement certains sites, comme l’a fait la Nouvelle Calédonie », proposait Issihaka Abdillah.
Mais pour Ahamed Attoumani-Douchina, c’est maintenant qu’il faut s’interroger : « cette démarche vers un lagon classé ne peut-elle pas hypothéquer nos chances d’avoir un jour une piste longue ? ». Le rallongement de la piste empièterait en effet sur certains massifs coralliens.
« Le but de l’Unesco n’est pas d’entraver le progrès mais de prévenir la dégradation de l’environnement », rassurait Daniel Zaïdani, et, reprenant l’exemple de la Nouvelle Calédonie, « une partie de leur lagon est classé, mais ça ne les empêche pas de poursuivre leur extraction de nickel. Et la démarche se déroule sur 10 ans, il faut espérer avoir notre piste longue avant ! ».
Le projet était adopté à l’unanimité moins une voix, l’abstention d’Ahamed Attoumani Douchina.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
Source : http://lejournaldemayotte.com/une/lagon-faut-il-demander-son-classement/
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