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Le budget 2023 du CHPF en suspens

Le budget 2023 du CHPF en suspens
Tahiti, le 6 janvier 2023 – Le conseil d’ administration du centre hospitalier de la Polynésie française s’est réuni vendredi matin. L’objectif était de trouver un accord entre les différents acteurs du CHPF pour fixer le budget 2023 de l’hôpital. En vain. La réunion s’est achevée par une suspension de séance, la renvoyant à jeudi prochain. En attendant, les syndicats et la commission médicale du CHPF vont concerter leurs membres pour discuter des points abordés durant le CA . À l’issue, un appel à la grève pourrait être lancé. L’hôpital “est à saturation ” et souffre d’un déficit de 4 milliards.
 
Les membres du conseil d’administration (CA) du centre hospitalier de la Polynésie française se sont réunis vendredi 6 janvier au matin. Pendant plus de deux heures, ils ont tenté de fixer le budget 2023 du CHPF. La séance a finalement été reportée au jeudi 12 janvier. “Rien n’a été adopté aujourd’hui, dans la mesure où nous sommes encore bloqués sur plusieurs incertitudes”, a déclaré à l’issue de la réunion Jacques Raynal, le ministre de la Santé.
 
“On n’est pas satisfait. C’est la troisième fois qu’on reporte le conseil d’administration”, soupire Patrick Galenon, président du CA de la Caisse de prévoyance sociale, qui finance la majeure partie des dépenses de l’hôpital. Les syndicats, les membres de la commission médicale, ainsi que les représentants du personnel de l’hôpital devraient se réunir mardi prochain pour discuter des propositions de budget, énoncées au CA. “Si nous ne sommes pas satisfaits au sortir de la réunion de mardi, nous pouvons déposer un préavis de grève”, prévient Mireille Duval, secrétaire générale du syndicat SPCHDT CSTP-FO, majoritaire au CHPF. “Si des personnes pensent que c’est en faisant la grève qu’elles vont obtenir ce qu’elles souhaitent, je pense que ça va être un peu difficile”, répond le ministre de la Santé.
 
Le CHPF a accumulé un peu plus de 4 milliards de Fcfp de dettes. Et ses besoins ne cessent d’augmenter. Si le budget 2023 venait à être déficitaire ou équivalant à celui de 2022, l’hôpital serait contraint de “supprimer des postes et des lits d’hôpital”, prévient le président de la commission médicale d’établissement, Philippe Dupire.


4 milliards de francs de déficit
Le budget 2023 du CHPF en suspens
En 2022, le budget global du CHPF s’élevait à un peu plus de 26 milliards de Fcfp. “Il est évident que si le financement de l’hôpital est insuffisant en 2023, il le sera aussi dans les dix prochaines années. Le bâtiment héberge des services uniques, il se doit d’être financé à la hauteur de son activité. En considérant et l’investissement et le fonctionnement, il faudrait débloquer à peu près 4 milliards pour refinancer le CHPF”, affirme Philippe Dupire. “Si on parle des besoins réels de l’hôpital, on aurait besoin de 6 milliards supplémentaires pour mieux répondre aux besoins médicaux de la population”, affirme, quant à elle, Mireille Duval.
 
Aujourd’hui, les différents syndicats parlent d’un déficit qui s’élèverait à plus de 4 milliards de francs. Philippe Dupire rappelle que “les événements mondiaux provoquent de l’inflation” et que “la Polynésie française n’est pas épargnée”. “Le coût des médicaments et des matières premières ne fait qu’augmenter”, explique-t-il en revenant sur le chiffre de 4 milliards de dettes.
 
Pour tenter d’expliquer l’importance du déficit, le ministre de la Santé évoque notamment une sanction donnée par le Conseil d’État. En 2011, pour équilibrer le budget de l’hôpital, le Pays avait décidé de facturer à hauts tarifs les patients ne faisant pas partie de la CPS. “La différence de traitement de facturation entre les ressortissants CPS et les autres est devenue tellement importante que dans les années 2013-2014, il y a eu un recours qui a été fait pour ‘inégalité de traitement’”, développe Jacques Raynal. “Cet abaissement de tarifs qui avaient été augmentés, va nous coûter 1,6 milliard de Fcfp”, conclut-il.


La CPS préconise de se tourner vers l’État
“Dans la dotation globale de fonctionnement qui est votée par la Caisse de prévoyance sociale et dans le budget du Pays, il faut que nous arrivions à trouver les moyens nécessaires pour faire tourner cet hôpital. La CPS ne peut donner que ce qu’elle a, on va essayer d’être plus subventionné. C’est cet équilibre-là qu’on essaye de retrouver”, déclare le ministre de la Santé. Cette année, la CPS a débloqué un budget de 17 milliards pour l’hôpital, soit une augmentation de 3,5% comparée à 2022. “S’il leur manque du budget, il faut voir avec le Pays et l’État. Je pense qu’il ne faut pas se tromper, le cœur-même de la santé de la Polynésie française, c’est le CHPF. N’avons-nous pas trop dispersé nos efforts en créant des services et établissements parallèles ?”, s’interroge Patrick Galenon.
 
“Pour mieux cibler les besoins de l’hôpital, il faudrait faire un budget analytique des besoins de chaque service”, continue le président du CA de la CPS. Le ministre de la Santé a évoqué l’intervention de cabinets spécialisés pour mieux “étalonner les différents services en fonction de l’activité”. “On formatera un budget, en prenant en compte tous les services, plus comme à l’heure actuelle, où tout s’est fait un petit peu à la louche. Ça sera mieux normé et plus carré”, espère-t-il.


“L’hôpital est à saturation”
“Un hôpital, c’est comme un avion, sans personnel, l’appareil ne décolle pas”, image Philippe Dupire, le président de la commission médicale du CHPF. “L’activité de l’hôpital ne cesse de croître, la santé de la population n’est pas forcément excellente, plus la crise Covid avec les reports de prise en charge, les opérations non urgentes n’ont pas été prises en charge, la population a besoin de soins” continue-t-il. “Nous connaissons les besoins du CHPF. Nous ne pouvons pas laisser les patients devant la porte. Comme en métropole, nous manquons de matériel et d’effectif. Avec les maladies grandissantes et les maladies lourdes post-Covid, on s’aperçoit qu’on a du mal à soigner, on a du mal à avoir du matériel. L’ensemble des corps de métier est touché, du plus petit jusqu’au grand médecin”, s’inquiète la secrétaire générale du SPCHDT CSTP-FO.
 
“Tout cela conduit à des temps d’attente aux urgences qui sont très importants, à des reports d’interventions chirurgicales. Il faut qu’on ait le personnel suffisant pour prendre en charge nos patients. L’hôpital est saturé, s’il y a plus de patients, il faut plus d’infirmières. Il faut qu’on soit capable de parler à nos malades”, soutient Philippe Dupire.


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Source : https://www.tahiti-infos.com/Le-budget-2023-du-CHPF-en-suspens_a214513.html

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