Le TOP 500 des entreprises régionales révèle « une situation critique à Mayotte »
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Mayotte est encore loin de jouer dans la cour des grandes. Le mensuel Eco Austral vient de publier la liste des 500 plus grosses entreprises de la région océan Indien. Toujours dominée par Vindemia. Sodifram arrive en 51ème position.
Non sans humour, Alain Foulon, le directeur de publication de l’Eco Austral, commente les résultats : « ils confirment le dynamisme de nos acteurs économiques qui ont su, pour la plupart, surfer sur la vague de la crise et éviter les requins de tout genre ». Le même trio que l’année dernière domine le Top 500 des entreprises locales en 2015 : Vindemia (filiale du groupe français de grande distribution Casino) dont la marque Jumbo score, arrive en tête suivi du Groupe Bernard Hayot (multinationale d’origine antillaise) et du groupe mauricien GML,
Si ces entreprises ont su se maintenir à flot malgré la crise, une tendance de fond est mise en lumière par l’étude : l’évolution d’une économie réunionnaise vers une domination par des entreprises appartenant à des multinationales ou à des groupes français. « La départementalisation a façonné l’économie de l’île tout autant que son organisation administrative. C’est un peu le même problème à Madagascar, pour des raisons différentes, alors que Maurice a réussi, au contraire, à garder la main sur son économie », une tendance dont Mayotte devra se méfier.
« Une population clandestine qui prend des allures de colonisation »
Mais nous n’en sommes pas encore là… Le Top 500 indique que 161 entreprises à Maurice réalisent un chiffre d’affaires de 1,94 millions d’euros et plus, 206 entreprises à La Réunion, 123 à Madagascar et 10 à Mayotte… Sodifram détrône Total Mayotte qui apparaissait en tête l’année dernière. Elle s’affiche à la 51ème position.
L’Eco Austral évoque même « une situation critique » sur notre territoire, où « le tissu d’entreprises privées reste très mince. Des entreprises qui doivent subir des rattrapages sociaux rapides (par rapport à la France métropolitaine), notamment sur le niveau des salaires, sans que la productivité ne suive forcément. »
Rappelons que la croissance a été portée ces dernières années par la convergence progressive du SMIG vers le SMIC métropolitain. Une consommation artificiellement dopée donc, mais qui n’a pas permis de créer de richesse, en partie en raison de l’arrivée d’une population clandestine qui représente prés de la moitié de la population, « et qui commence à prendre les allures d’une colonisation », souligne l’Eco Austral.
Le tissu économique est à dominante de TPE (Très petites entreprises) et PME (Moyennes) à Mayotte, fragiles donc, et dont l’avenir dépend étroitement de la formation de ses acteurs.
A.P-L.
Le Journal de Mayotte
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