Avant même la réélection d’Emmanuel Macron à la tête du gouvernement, la question d’une cohabitation au sommet de l’État était sur la table. Un partage du pouvoir exécutif possible si la majorité politique de l’Assemblée nationale n’est pas du côté du président de La République.
Les intentions de Jean-Luc Mélenchon sont claires : une victoire écrasante de la LFI aux législatives pour obtenir la majorité à l’Assemblée nationale et contraindre alors Macron à une cohabitation.
De même, du côté du Rassemblement National, les élections législatives sont envisagées comme un “troisième tour” de la présidentielle.
Le choix du Premier ministre
En cohabitation, le pouvoir exécutif exercé par le président de la République et par le Premier ministre est alors assuré par deux adversaires politiques, choisis démocratiquement par les électeurs, soit Emmanuel Macron et l’un de ses adversaires politiques.
L’article 49 de la Constitution précise que le Premier ministre doit avoir la confiance du Parlement. Concrètement, dans ce cas de figure, si le président nommait un Premier ministre qui ne convenait pas aux députés, ce dernier serait alors renversé par l’Assemblée nationale via une motion de censure.
Il resterait alors au président la possibilité de dissoudre l’Assemblée nationale en espérant une issue plus favorable lors du nouveau vote, mais en cas d’échec, il serait contraint de s’y soumettre ou de se démettre. Le chef de l’Etat conserverait dans tous les cas d’importants pouvoirs et garderait un rôle d’impulsion et de décision dans les domaines dits “réservés”.
Au vu des nombreux points de discorde entre le président et ses deux principaux adversaires politiques, la mise en place d’une cohabitation Emmanuel Macron – Jean Luc Mélenchon ou Marine Le Pen pourrait s’avérer très conflictuelle.
En effet, cette situation institutionnelle particulière n’est pas inédite, puisqu’elle s’est déjà produite à trois reprises sous la Ve République.
La première cohabitation est celle de 1986-1988, le président François Mitterrand (PS) et son premier ministre Jacques Chirac (RPR) dirigent ensemble l’action du Gouvernement.
Depuis, deux autres cohabitations ont eu lieu : le président François Mitterrand et son premier ministre Édouard Balladur (RPR) et enfin la période de cohabitation entre le président Jacques Chirac (RPR) et son premier ministre Lionel Jospin (PS).
Dans chacune des cohabitations qui se sont opérées différemment, les différents chefs de l’État ont pu voir une partie de leurs décisions court-circuitées par leur gouvernement et être globalement plus effacées que lorsqu’ils ont le soutien de la majorité parlementaire. De quoi donner une idée d’une éventuelle cohabitation pour les cinq années à venir.
Source : https://www.zinfos974.com/Legislatives-2022-Comment-fonctionnerait-la-cohabitation_a182275.html