Les religieux mahorais reçus par Manuel Valls
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La délégation de personnalités religieuses mahoraises, partie mercredi en métropole après la profanation de la mosquée de Labattoir, a été reçue au ministère de l’intérieur. Après Paris, Marseille et Lyon, elle se rendra à Strasbourg à l’invitation du député européen Younous Omarjee.
Ils devaient être reçus par le cabinet du ministre de l’intérieur. Manuel Valls est venu en personne. La délégation mahoraise, composée du Grand Cadi de Mayotte, de ses adjoints, d’Elmamouni Mohamed Nassur dont l’association gère la mosquée de Labattoir et de leur conseil, l’avocat Me Nadjim Ahamada, n’en espérait pas tant. Le ministre étant dans ses bureaux à l’heure de l’entrevue, il a donc décidé de venir leur adresser directement le message que les Mahorais attendaient.
Manuel Valls a fait part de son « indignation » après la profanation, le 1er janvier dernier, de la mosquée de Labattoir. Il leur a également indiqué que des sanctions administratives « sévères » avaient été prises contre les fonctionnaires d’Etat impliqués dans les événements et qui dépendent de son ministère.
Le ministre en a profité pour leur confirmer sa venue à Mayotte probablement autour du 12 avril.
Un lieu de culte dégradé chaque jour en France
La rencontre s’est ensuite poursuivie avec le directeur de cabinet du ministre, un général de gendarmerie délégué aux forces armées en Outre-mer, un responsable des cultes, un autre du ministère de l’intérieur et d’autres conseillers.
Venue pour faire entendre les « valeurs mahoraises qui permettent aux différentes communautés religieuses de vivre en paix depuis des siècles » dans notre département, la délégation a eu le sentiment que Mayotte pourrait servir d’exemple. En effet, le ministère de l’Intérieur leur a appris qu’une dégradation de lieu de culte ou de cimetière est recensée chaque jour sur le territoire national, une tous les cinq jours en ce qui concerne les lieux spécifiquement musulmans.
« On a été entendus », indique ce week-end Me Nadjim Ahamada satisfait que Manuel Valls leur indique que son ministère serait, à l’avenir, « vigilant » à l’égard des agents publics qui seront mutés à Mayotte.
A la rencontre des Marseillais
La délégation s’est ensuite rendue à Marseille pour rencontrer les autorités religieuses de la ville. De façon inattendue, elle a dû éteindre un début de polémique. Plusieurs personnalités étant actuellement en campagne dans la ville phocéenne, dont Hakime Ali Saïd, le journaliste candidat à l’élection présidentielle comorienne, les Mahorais ont dû rappeler que leur présence était exclusivement liée à la profanation du début d’année à Mayotte.
Ce lundi, de retour à Paris, la délégation sera reçue au Conseil français du culte musulman et au CRIF, le conseil représentatif des institutions juives de France. Des rencontres qui interviennent après le soutien reçu, ce jeudi, auprès de la Conférence des évêques de France.
Pour finir, direction le parlement européen de Strasbourg : à l’invitation du député européen Younous Omarjee, la délégation assistera à une séance du parlement avant une réunion de travail avec le député.
RR
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