Les “sandales pakistanaises” Paul Smith à 500 dollars amusent au Pakistan
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La twittosphère pakistanaise s’est lâchée cette semaine pour décrier la "récupération" par le designer des +chappals+, des sandales composées d’une semelle de cuir ou de caoutchouc recourbée, et d’une partie supérieure laissant entrevoir le talon et la pointe des orteils.
A Peshawar, ville d’origine des +chappals+ dans le nord-ouest du Pakistan, les boutiquiers se sont amusés à la vue d’images de la version "paulsmithienne" de leurs sandales adorées que peu ici auront un jour la chance de se payer.
A 500 dollars la paire, 50.000 roupies, l’équivalent de cinq mois de travail au salaire minimum au Pakistan, les sandales de Paul Smith sont environ entre trente et cent fois plus chères que les +chappals+ locales. "Il faut être cinglé pour payer 50.000 roupies pour des sandales quand on peut en avoir pour 1.500 ou 2.000 roupies (15 à 20 dollars)" tranche Mansoor Khan, 46 ans et adorateur de la sandale "made in Peshawar".
Mais Zahir Shah, gérant de la boutique locale de sandales "Style Collection", défend ce prix exorbitant car "Paul Smith est une marque qui fait vendre", dit-il.
Outre le prix, les sandales font parler d’elles pour leur design jugé désuet au goût local. "Ce design est démodé. Nous avons encore des clients âgés de 60 ou 70 ans qui cherchent encore ce design de temps à autre", blague Kamran Khalil de la boutique Shoe Shop de Peshawar.
"Je suis fier de savoir que les sandales traditionnelles des pachtounes (peuple du nord pakistanais) sont maintenant disponibles en Occident, mais les designers devraient quand même faire l’effort d’avoir un design à la page", lance-t-il.
Les +chappals+ noires, lustrées et décorées d’une fine banque rose de Paul Smith ont un look d’un autre temps, renchéri Farhad Ullah, dont la famille se spécialise depuis des décennies dans la fabrication de ses sandales.
"A son époque, mon père confectionnait des sandales de ce look, mais aujourd’hui il n’y a plus de demande pour ce type de modèle. Il y a seulement des militaires à la retraite et des officiers de police qui nous en commandent encore", dit-il.
Après une journée d’indignation sur les médias sociaux et une pétition en ligne, le designer britannique a changé la description de ce modèle, initialement baptisé "Robert", pour reconnaître qu’il était en fait "d’inspiration peshawarie"
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