Lettre ouverte à Didier Robert
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Vous avez entendu, au plus fort de la crise des gilets jaunes, le cri de désespoir et compris le ressentiment étouffé depuis de nombreuses années par les habitants de l’île.
Vous n’admettez plus qu’une partie de la population réunionnaise se retrouve dans une situation d’extrême fragilité, car celle-ci concourt à un profond sentiment d’inégalité en nourrissant une colère sourde.
C’est la raison pour laquelle, au lendemain du rachat de Vindémia par GBH, vous avez fait le choix courageux avec un certain nombre de conseillers régionaux par ailleurs parlementaires, de demander au président de la République de se saisir de ce dossier dans l’intérêt supérieur des Réunionnais.
Cette position est dans la droite ligne de votre allocution du 30 novembre 2018, qui restera à jamais graver dans l’histoire des discours politiques de La Réunion. Vous aviez alors pris l’engagement devant chacun de nous “de mener une lutte implacable contre toutes les situations de monopole et pour une transparence totale des prix et des marges”.
Récemment, un journal local s’est fait l’écho d’une situation de rente inique qui tient le ventre des Réunionnais et des Réunionnaises: celui de l’URCOOPA. Voilà plus de six ans, le collectif pour le maintien des activités au cœur de La Réunion, dans un article encore visible sur les réseaux sociaux, avait dressé le triste constat que ce système quasi criminel prenait en otage l’Homme et la Nature.
Ce groupe, qui se pare des vertus des coopératives agricoles, maîtrise toute la chaîne agroalimentaire de La Réunion :
- en amont, au sein de la branche nutrition animale
- en aval, avec les marchés avicoles et produits laitiers et boissons
Il est nécessaire que l’autorité indépendante de la concurrence étudie avec attention l’impact de cette situation sur l’économie locale. Doivent être évaluées, les conséquences sur le pouvoir d’achat des ménages réunionnais, sur les filières de production locale et sur tous les autres risques que présente ce monopole économique territorial.
Comme vous le savez, depuis 2012 votre collectivité peut-elle aussi, sur le fondement du IV de l’article 462-5 du Code de commerce, saisir l’autorité de la concurrence. Aussi, permettez, monsieur le président de région que je vous encourage vivement à utiliser votre pouvoir de saisine de l’autorité de la concurrence en ce qui concerne le monopole que représente la firme URCOOPA.
Je vous prie de croire, Monsieur le Président de région, en l’assurance de mes sentiments distingués.
Source : https://www.zinfos974.com/Lettre-ouverte-a-Didier-Robert_a144536.html
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