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L’ultime vol de Tahiti Hélicoptères

AERONAUTIQUE – Verra-t-on encore des hélicoptères civils voler dans le ciel polynésien ? La société Tahiti hélicoptères a décollé pour la dernière fois hier. Une opération de travaux aériens pour sécuriser une falaise à Tiarei. La compagnie s’était spécialisée dans ce type de manœuvres en plus de la prise de vue aérienne ou encore des vols touristiques. Mais l’équilibre financier a toujours été difficile à atteindre.

L'ultime vol de Tahiti Hélicoptères
Les rotors tournent pour la dernière fois. Le pilote et son équipe spécialisée dans les travaux aériens s’envolent pour leur ultime chantier. Lever 30 grillages et les déposer à flanc de falaise. Apres cela, les trois hélicoptères de la société seront cloués au sol et probablement démontés

“C’est probablement l’un des derniers chantiers, peut-être même le dernier”, déclare Laurent Coron, le pilote, dont la phrase résonne comme une sentence. “Je pense que les clients qui travaillent régulièrement avec nous, vont être un peu peinés de nous voir disparaître.”

Depuis 7 ans , Tahiti Hélicoptères tirait près de 70% de ses revenus du tourisme et de la prise de vue aérienne. Et elle participait à des actions de service public : lutte contre les incendies ou évacuations sanitaires : 200 l’an dernier. Et parfois l’hélicoptère œuvrait dans le cadre d’opération de dératisation et de cartographie. “On est quasiment indispensable sur l’île” reprend Laurent Coron, comme pour se persuader que l’activité va se poursuivre.

Mais, malgré une multitude de possibilités avec cet appareil, la rentabilité est difficile en Polynésie. Le climat, notamment, use la mécanique des appareils vieillissants. “Et les délais de livraison des pièces mécaniques sont long, les pièces relativement plus chères, tout cela fait que l’équilibre financier de l’entreprise n’a jamais pu être atteint, alors que paradoxalement, nous n’avons jamais cessé d’augmenter notre volume d’heures de vols à l’année. Entre 10 et 15% par an.”

Du coté de Laurent Touvron, responsable des opérations, on ne cache pas sa tristesse de voir l’entreprise s’arrêter là. “Même si on se préparait psychologiquement à cette cessation d’activité, cela fait toujours du mal de voir que tout le monde s’est investi et d’en arriver là”. Malgré tout, “On a toujours l’espoir de voir un repreneur se manifester avant le 10 juin. On espère, tout le monde est motivé et prêt à remettre le pied à l’étrier.”

Avec la fermeture de la société, c’est toute la polyvalence des hélicoptères qui va faire défaut. Au fenua , ces engins apportent de nombreuses solutions . “On sert également dans le cadre du service public. On fait de multiples évasan, on a fait de la reconnaissance aérienne lors des inondations, et, on coûte moins cher que le Dauphin de l’armée, dont les missions ne correspondent pas vraiment à ce type d’interventions.”

Autre activité, où l’hélicoptère est devenu quasiment indispensable, les grands travaux. “On effectue des missions de levage qui deviennent de plus en plus importantes. On a réussi à instaurer un climat de confiance avec des entreprises de travaux publics, comme JLP, avec qui l’on travaille souvent, comme pour la sécurisation des falaises.”

Ce que confirme Alexis Bruot, chef de chantier chez JLP. Pour lui, les prochains chantiers se feront à la force des bras. “On va revenir comme à l’ancien temps. Avec la fermeture de Tahiti Hélicoptères, on perd un bel outil de travail. C’est dommage.” D’autant que le coût de l’hélicoptère n’était pas si prohibitif. “Si le chantier est bien organisé, cela revient moins cher que la location d’une grue.”

D’autant que l’utilisation d’une grue, entraîne des contraintes. “Sur un chantier comme celui-ci, si on avait pas l’hélicoptère, il aurait fallu fermer les deux voies de circulation pour installer la grue en toute sécurité. Ce qui aurait été impossible sur le chantier qui nous occupe aujourd’hui. Avec l’hélico, cela va beaucoup plus vite. On a fait en une heure et demie, ce qui nous aurait pris une semaine avec une grue.”

les 19 employés croisent désormais les doigts et ne perdent pas l’espoir. Les repreneurs intéressés ont jusqu’au 10 juin pour se manifester. Le Pays espère aussi un maintien de cette activité et œuvre en coulisses pour trouver des investisseurs. Si la société avait demandé une subvention d’équilibre de 30 millions, le Pays n’a pu l’accorder car juridiquement, c’était difficile et délicat, étant donné que Tahiti Hélicoptères est une société privée.

Espérons pour la Polynésie, et pour les employés de Tahiti Hélicoptères, que tel le phoenix, l’oiseau légendaire, la société renaîtra de ses cendres et que l’on verra prochainement l’oiseau bleu virevolter dans le ciel polynésien.

Rédaction Web avec Thomas Chabrol


Source : http://www.tntv.pf/L-ultime-vol-de-Tahiti-Helicopteres_a19297.html

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