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Making-of du tournage du film “Rue Cases-Nègres” de Euzhan Palcy, en 1983.

Ci-desssous. Making-of du tournage en Martinique du filmRue Cases-Nègres” de Euzhan Palcy, en 1983. Interview de l’acteur principal Garry Cadenat(José) à 11 ans au moment du tournage, interview de la réalisatrice Martiniquaise EUZHAN PALCY, de l’acteur Sénégalais Douta Seck(†)(Médouze), Darling Légitimus(†)(Man tine), et l’écrivain Joseph Zobel(†), le chef décorateur vietnamien Hoang Thanh At(†), et un autre intervenant.

La rue Cases Nègres est à l’origine une rue, puis un livre de l’écrivain martiniquais Joseph Zobel écrit en 1948. Le grand film intemporel “Rue Cases Nègres” de la réalisatrice martiniquaise Euzhan Palcy, est une adaptation du livre du même nom de l’écrivain Martiniquais Joseph Zobel, il a fallu la marche du temps et de l’histoire pour qu’on y reconnaisse les lettres de noblesse d’une époque. Une première pour l’auteur du livre Joseph zobel, dont c’est le premier ouvrage porté à l’écran, une première aussi pour la réalisatrice du film Euzhan Palcy, dont c’est le premier long-métrage, sorti en 1983.

“Nous avons beaucoup travaillé dans des conditions très, très dures, un film très lourd avec 800 figurants. Mais je dois dire que personnellement, je suis très, très satisfait. L’occasion est en quelque sorte un hommage à la Martinique profonde. 90 % des Antillais ont vécu ce que zobel et les personnages de zobel ont vécu. Donc c’est vrai que les Antilles sont très très concernés par ce film. Mais dans cette équipe justement, il n’y pas que des Antillais, cette équipe se composent de 60 % de Français de France et de 40 % d’Antillais. L’équipe française donc, qui a accepté de travailler selon certaines conditions, a accepté certaines conditions de travail très dur parce que les techniciens respectaient ce sujet.” Déclare la réalisatrice Euzhan Palcy.

Au cœur de ce film une rue dans laquelle vivaient dans des cases dans les années 1920 à la Martinique, les ouvriers noirs au plus bas de l’échelle des plantations de canne des békés, une rue symbole et miroir d’un moment de l’histoire de la Martinique. 

Entièrement reconstitué à partir de matériaux pour la plupart neuf, puis artificiellement vieilli, aucun détail n’a échappé au chef décorateur vietnamien Hoang Thanh At, visible dans la vidéo, ce dernier est décédé le 29 août 2014 à 64 ans.

Le budget de Rue Cases Nègres. S’élève à 500 000 000 de francs, mais l’intérêt international qu’il peut susciter fait que ce film a bénéficié d’un soutien exceptionnel. Une aide du ministère de la Culture du Conseil général de la Martinique, de la mairie de Fort-de-France du circuit cinématographique local Élizé et des dons de particuliers en nature ou sous forme d’objets d’époque nécessaires à la réalisation du film.

Cette histoire est à la fois une histoire d’amour à la fois une histoire d’Antillais et des Antilles et en même temps que les Antilles se retrouvent, les Européens aussi se retrouvent dans cette volonté de cette grand-mère de faire sortir cet enfant de son propre état. La révélation de ce film est un petit garçon de 11 ans, Garry Cadenat, un écolier qui rêvait comme tous les enfants de son âge de jouer un jour dans un film. 

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Questions de la journaliste de RFO Martinique Liliane Francil, à Garry Cadenat, durant le tournage en 1983.

Que penses-tu du personnage de “José” que tu interprètes, c’est un personnage qui te plaît ? 

« Oui, c’est-à-dire comme son personnage me plaît. Et d’autre part, j’ai été plus rapproché parce que son cas était le mien. C’est-à-dire que Zobel enfant, il a vécu avec sa grand-mère. Il n’a pas connu son père du tout. Et c’est mon cas. Je n’ai pas connu mon père. Je vis depuis 12 ans avec ma mère et ma grand-mère et j’ai causé avec lui en sortant. Très bien, il m’a raconté un peu de sa vie, ce qui fait que j’étais plus proche de ce personnage ». Déclare Garry Cadenat(José).

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Questions de la journaliste de RFO Martinique Liliane Francil, au regretté chef décorateur vietnamien, Hoang Thanh At, durant le tournage en 1983.

Dans telle condition, avez-vous produit les maquettes de cette rue Cases Nègres reconstituées ? 

« J’ai travaillé essentiellement sur le bouquin de Zobel, je n’ai pas eu beaucoup de documents. 

Quand j’ai lu le bouquin de zobel, j’ai quand même essayé chercher quelques images pour m’aider. Et puis donc je suis allé à plusieurs bibliothèques à Beaubourg, au musée des dom tom à Paris. Et puis j’ai trouvé deux ou trois cartes postales, j’ai travaillé dessus, mais c’est surtout le bouquin de zobel, qui m’a beaucoup aidé ».

Vous y avez trouvé des détails suffisants pour vous inspirer ?

 « C’est très imagé ce bouquin là, c’est très suffisant, disons, pour avoir une idée quoi ».  

Il y a quand même une très grande sensibilité qui se dégage de la reconstitution de cette rue. C’est un livre que vous avez aimé ?

« beaucoup. C’est pour ça que je fais ce film ».

 
Le film “Rue Cases-Nègres” a été adapté du roman de l’auteur martiniquais Joseph Zobel. Rue Cases-Nègres met en scène le quotidien des coupeurs de canne dans les années 1930. Au milieu d’une immense plantation, se trouve la rue Cases-Nègres, désertée par les adultes partis travailler aux champs. Les enfants y font leur loi, notamment José, 11 ans, orphelin élevé par sa grand-mère, M’an Tine. Celle-ci n’a qu’un rêve : faire étudier José, dans l’espoir d’une vie meilleure. Mais pour cela, il faudra quitter la rue Cases-Nègres. 

C’est à l’âge de quatorze ans qu’Euzhan Palcy découvre le roman de Joseph Zobel. Ayant déjà l’envie d’être cinéaste, elle se fait alors le serment de porter un jour ce roman sur grand écran. 
Elle explique, au cours d’une interview donnée au magazine Excessif : 
« Cette lecture a été un choc culturel pour moi car c’était le premier roman que je lisais qui parlait de là où j’ai grandi, de là où je suis née. Je savais déjà que je voulais faire du cinéma et je m’étais dit qu’il fallait absolument raconter cette histoire à l’écran. C’était une histoire que je connaissais mais que je n’avais jamais lue et la redécouvrir au fil des pages m’a vraiment transportée. C’était le premier auteur martiniquais que je découvrais, moi qui étais une grande lectrice, surtout de livres français. Pour une fois les mots recouvraient une réalité que je connaissais, celle des coupeurs de canne et des békés, avec une émotion qui m’a beaucoup touchée. »

Épaulée par François Truffaut, qui la parraine et lui prodigue quelques conseils scénaristiques, Euzhan Palcy surprend par sa maturité elle n’a que 25 ans, par sa rigueur, sa sensibilité, et par son écriture, fluide et maîtrisée. 

« On m’a souvent dit que Rue Cases-Nègres était très truffaldien. On retrouve en effet dans Rue Cases-Nègres comme dans L’enfant sauvage ou Les 400 coups, cette candeur face au drame. Le personnage du petit garçon est à la fois très innocent mais aussi, paradoxalement, très éveillé sur les difficultés de la vie grâce au personnage de Médouze qui l’a beaucoup instruit. L’enseignement de Médouze est un enseignement alternatif, qui complète celui de l’école. L’oral s’ajoute à l’écrit, le passé rejoint le présent », raconte la réalisatrice. 

 Sorti en salles le 21 septembre 1983, le film charme par l’intelligence de la narration, la véracité de la reconstitution, l’excellence des comédiens principaux et la subtilité de son message. Rue Cases-Nègres attire plus de 3 millions de spectateurs en salles et remporte un franc succès. Sélectionné à La Mostra de Venise où il remporte le Lion d’argent du Meilleur premier film et la coupe Volpi de la meilleure interprétation féminine pour Darling Légitimus, Rue Cases-Nègres est récompensé du César de la meilleure première œuvre en 1984. Euzhan Palcy rentre alors dans l’histoire du cinéma français, en devenant la première réalisatrice française à remporter la fameuse statuette. La réalisatrice Martiniquaise EUZHAN PALCY, collectionne les distinctions !

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