Moetai Brotherson : « Ce n’est pas une proposition de loi pour faire un coup médiatique »
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INVITE – Le député indépendantiste était l’invité du Grand JT ce Dimanche. L’élu est revenu sur les sujets importants qui ont marqué sa semaine : sa première proposition de loi, le nucléaire, les investissements étrangers en Polynésie et les Territoriales.
Mais ce n’est pas la première fois qu’un tel texte est envisagé. En 2010, le conseil constitutionnel avait indiqué que quel le juge pouvait définir le quantum des peines, et non pas le législateur.
Dans la rédaction de son texte, Moetai Brotherson assure éviter « cet écueil constitutionnel » :
« Nous ne fixons pas par la loi le quantum. »
Le député indépendantiste a balayé d’un revers de main l’argument de certains jugeant cette loi démagogique.
« Je ne vois pas ce qu’il y a de démagogique à vouloir simplement à ce que les citoyens soient respectés et à ce que les élus cessent d’être au-dessus du commun des mortels. Nos enfants aujourd’hui, s’ils veulent entrer dans l’administration, ils seront tenus, toute leur vie, de présenter un casier judiciaire vierge. »
Le député espère que sa proposition de loi sera examinée avant l’année prochaine. Mais pour l’heure, rien n’a été défini.
« Aujourd’hui, nous avons un panel de députés de tous les groupes, sauf le Front National, qui veut cosigner cette proposition de loi. J’ai demandé à mes collègues de m’envoyer leurs remarques. Nous allons essayer d’en tenir compte pour faire un dépôt d’une proposition de loi qui est le plus de chances d’aboutir. Il ne s’agit pas de faire une proposition de loi juste pour faire un coup médiatique, ça n’a aucun intérêt. L’objectif est que cette proposition de loi est réellement une chance d’aboutir. »
Le député a à nouveau exprimé son insatisfaction quant à la réponse reçue.
L’indépendantiste tacle l’Etat :
« Soit ils minimisent soit nous sommes à nouveau dans le mensonge d’état. »
Le député fait partie lui aussi de la commission chargée de faire des recommandations pour les indemnisations des victimes du nucléaire.
Une nouvelle structure destinée à améliorer le nombre d’indemnisés. Pour Moetai Brotherson, son travail consistera à faire des préconisations à l’exécutif pour faire évoluer le processus. L’élu déclare :
« Le deuxième intérêt est de s’assurer que tout ce qui n’est pas compris dans la loi Morin puisse être un jour pris en compte. »
L’élu indépendantiste a souhaité connaître la position de Paris. Mais sa question a été mal comprise. Il la reformulera à l’écrit.
« Il faut être très sérieux sur ce genre d’effet annonce. Aujourd’hui, les encours de crédits de la Polynésie sont un peu en-dessous d’un milliard. Si on augmente de 500 milliards ces encours, ce sont les futures générations qui vont se retrouver à rembourser une dette qui sera quasiment supérieure au PIB. On ne peut pas accepter ça. »
L’ancien élu de Faa’a a préféré tacler ses opposants :
« Nous n’allons pas faire de promesse d’éléphants blancs. A ma gauche : il y a des aéroports internationaux dans chaque archipel. A ma droite : il y a 500 milliards de francs. C’est la surenchère ! »
Le député a assuré que le programme du Tavini serait « à l’échelle du Pays » pour correspondre aux Polynésiens.
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