Municipales : la parenthèse Vernaudon va-t-elle s’achever à Pirae ?
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14 129 habitants
10 561 électeurs
Superficie 3542 hectares
33 conseillers municipaux à élire
Maire sortant : Béatrice Vernaudon
Siège du commandement des forces armées en Polynésie, elle accueille une forte population scolaire : 1800 écoliers et plus de 4000 élèves en secondaire dont beaucoup ne résident pas sur la commune. Depuis novembre 2010, elle est également le site du Centre hospitalier de Polynésie. D’autres administrations territoriales sont implantées sur son territoire. Son tissu économique est fait essentiellement de commerces et de PME de services.
La commune de Pirae s’est engagée dans un programme de mise en conformité de ses obligations, notamment en matière de distribution d’eau potable et de gestion des déchets ménagers. Ce qui se ressent dans l’équilibre financier de la commune, car ces deux postes ne sont pas encore abondés par le paiement de toutes les redevances dues par les usagers. Pour équilibrer ces budgets annexes, des subventions sont encore versées. Mais en 2013, les tarifs à payer par les usagers ont été relevés de 20% pour l’eau et de 12% pour les déchets. Ce programme de mise aux normes a limité les possibilités d’investissements de la commune sur des actions plus porteuses auprès de la population. Pour autant, après des années difficiles, la situation financière de Pirae s’est améliorée au cours des dernières années. Il a fallu pour cela diminuer la masse salariale avec une quarantaine de départs non remplacés, lui permettant de dégager à nouveau un peu d’autofinancement.
Une autre obligation déléguée aux municipalités n’a pas encore été suffisamment prise en compte à Pirae, comme dans de nombreuses autres communes polynésiennes. Il s’agit du réseau d’assainissement. Ce n’est qu’en 2010 qu’un schéma général d’assainissement a été approuvé, ce qui rend difficilement envisageable le respect des délais -à fin 2020- pour disposer d’un réseau qui couvre l’ensemble de la commune. S’alliant sur ce dossier avec sa voisine Arue, par le biais d’un syndicat intercommunal, ce schéma d’assainissement est pour l’instant en phase d’études. Les investissements à prévoir sont importants à la taille de la commune et de ses possibilités financières : entre 4 et 5 milliards de Fcfp seront nécessaires.
Le budget primitif 2013 de la mairie de Pirae s’établissait à 2,7 milliards dont 677 millions en investissement.
59 ans. Maire sortant
Béatrice Vernaudon a été à l’origine du Conseil des Femmes de Polynésie, entre 1982 et 1984. De 1996 à 2001, elle œuvre activement au sein du parti Tahoeraa Huiraatira, et devient ministre de la solidarité au sein du gouvernement Flosse. Elle tient le poste de maire de la commune de Pira’e depuis 2008.
Pour les municipales, elle affiche une liste d’union « Tamari’i Pira’e » dont le slogan est « Ensemble, poursuivre le chemin. » comprenant des personnes de tous bords.
Parmi les grandes lignes de son programme : « Mieux vivre ensemble à Pirae au quotidien et s’engager dans la voie du développement durable.(…)Redonner leur santé à nos rivières et à la baie de Taaone pour les générations futures tout en bâtissant Pirae de demain.C’est une vision positive et constructive des obligations du Code général des collectivités territoriales en matière d’environnement, en associant la population afin qu’elle soit impactée au plus juste »
"C’est une dette que j’ai envers mon parti : je dois restituer ma commune de Pirae au Taho’era’a Huira’atira". Son ambition municipale, Edouard Fritch n’en faisait pas mystère, alors que le parti orange recueillait localement un plébiscite de 60,4% des suffrages, au soir du second tour des élections Territoriales, le 5 mai dernier. Le berceau de Pirae, fief historique du Taho’era’a, perdu en 2008.
Les engagements qu’il présente avec sa liste "d’union et d’action communales de Pirae" sont le fruit d’une consultation des fédérations orange de la commune. De cette remontée d’informations ressort la préoccupation de l’Emploi, "en particulier celui des jeunes". L’équipe "Pirae, ville d’avenir" s’engage à agir en mettant en œuvre un contexte "pour favoriser la création et le développement des activités économiques" sur Pirae et promet d’agir sur trois grands axes : le cadre de vie quotidien des habitants de la commune ; la réussite scolaire ; et l’insertion des jeunes.
63 ans. Retraitée de l’education
Thilda Harehoe est une femme active au sein de nombreuses associations depuis sa retraite de l’éducation prise en 2011. La semaine dernière, elle a été nommée présidente du CIDFF, Le Centre d’Information des Droits des Femmes et des Familles. Son implication dans le milieu politique local date de 2004, aux côtés de Nicole Bouteau .
En octobre 2013, elle a été élue présidente du parti Tavini sur Pira’e. C’est sous cette même bannière qu’elle participera aux prochaines municipales. « le groupeTavini ‘ia Pira’e (Servir Pira’e) veut identifier les grandes problématiques dans chaque quartier et de trouver des solutions adaptées. » L’eau est l’une des grandes priorités, ainsi que le social « La ville de Pira’e a quand même près de 12 millions d’impayés en matière d’eau. Cela veut dire qu’il y a un véritable malaise social et que la population croule sous les factures. » La candidate envisage la création d’un centre social communal.
53 ans. Boucher
Natif de l’île de Hiva Oa (Marquises Sud), Gustave Heitaa est arrivé à Tahiti en 1975. Inconnu dans le milieu politique local, il entre toutefois au Tahoeraa Huira’atira en 1992. Date à laquelle il avait été recruté par le maire de l’époque, Gaston flosse, en qualité d’animateur communal. Poste qu’il a occupé pendant 5 ans. Mais coup de théâtre en 2010, le parti orange l’écarte du parti. Déçu, il compte participer aux municipales, avec trois projets phares : « La mise en place de contrats d’apprentis pour les jeunes de Pira’e grâce à un partenariat de création d’entreprises avec la CCISM, l’insertion de ces derniers au sein des clubs bâtisseurs et l’aménagement de l’ancienne mairie en centre d’accueil. » Pour autant, le « jeune » politicien reste fidèle au parti orange et n’envisage pas, pour l’instant, de le quitter « avant que l’on ne m’explique pourquoi on m’a mis de côté sans raison valable. »
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