N-Calédonie : le FLNKS conteste la révision des listes électorales


"Nous ne pouvons tolérer, une année de plus (…), que les règles du jeu soient continuellement bafouées pour rendre le peuple kanak toujours plus minoritaire dans son pays", a déclaré Roch Wamytan, chef du groupe UC-FLNKS au Congrès.
Sept magistrats nommés par la Cour de cassation président actuellement des Commissions administratives spéciales (CAS), qui mettent à jour le corps électoral "spécial" pour les élections provinciales de cet archipel en cours de décolonisation, soumis à des restrictions.
Sur ce sujet éminemment sensible, au cœur depuis des années de controverses entre la droite non-indépendantiste et les indépendantistes, l’Etat vient d’opter pour une application plus restrictive des textes, s’alignant sur une série d’arrêts de la Cour de cassation.
Schématiquement, il est désormais impératif pour les personnes installées sur le Caillou à partir de 1988 et au plus tard en 1998 de s’être en outre inscrites sur les listes électorales. Celles qui ne l’ont pas fait ne pourront jamais voter aux élections provinciales.
Le FLNKS réclame la radiation de 5.300 électeurs, qui selon lui, sont indûment inscrits sur les listes spéciales, mais celles-ci n’ont pas abouti.
"Les magistrats ont demandé des investigations mais les administrations (caisse d’assurance maladie, services fiscaux…) ont refusé de répondre, s’abritant derrière la confidentialité. Les juges ne sont pas allés plus loin", a déploré Roch Wamytan.
Il a demandé au haut-commissaire de déférer au tribunal administratif les opérations des commissions administratives.
Le dirigeant indépendantiste a également souhaité "une implication de l’ONU" dans ce dossier, soulignant que ces commissions allaient aussi établir les listes pour le référendum d’autodétermination, qui doit avoir lieu au plus tard en 2018.
"Nous n’obtiendrons pas de listes sincères, honnêtes et transparentes", a-t-il déclaré.
Bien qu’aucun électeur n’ait été radié, les non-indépendantistes sont eux vent debout contre la décision de l’Etat de se conformer à l’interprétation de la Cour de cassation.
"Une épée de Damoclès plane désormais au dessus-de la tête de nombreux électeurs, par la force injuste des arrêts de la Cour de cassation", a déclaré le député UDI Philippe Gomes.
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