Notes de lecture de Jules Bénard : « Psychologie de la connerie » (Collectif), De quoi se plier en quatre

Ou « comment se masturber les zygomatiques sur un sujet très sérieux qui n’en a pas l’air ! » Une bande de joyeux lurons, intellectuels de haut niveau, ont joint leurs efforts et neurones pour débattre de la connerie à l’échelle planétaire. Et avec humour, svp ! Lorsque les « intellos » mettent leur intelligence au service de la dérision, ça fait mal, les enfants.
Car… qu’y a-t-il de plus dérisoire (en apparence) que le con et la connerie ? On n’aurait jamais osé penser que quelqu’un commettrait un jour une somme exhaustive sur un sujet si « léger ». Ben c’est fait. Ils s’y sont mis à plus de 30, viennent des quatre coins de la planète et, avec un humour à froid ou désaxé, redonnent un coup de jeune à l’une des expressions préférées des Français… et autres. Des penseurs, linguistes ou philosophes aussi éminents qu’Edgar Morin, Laurent Bègue, Jean-Claude Carrière, Boris Cyrulnik, Pascal Engel, Alison Gopnik (université de Berkeley) etc.
Le mot « con » est l’un des plus utilisés de notre langue. Selon le Petit Larousse illustré », exception du sexe féminin, on peut lire « stupide, idiot, regrettable ». On regrette la concision de notre Dico préféré (le mien en tout cas) car selon les auteurs de l’ouvrage, ça n’est pas que ça, loin de là.
Ce qui est sûr, c’est que les mots « con » et « connerie » sont utilisés de façon très abusive par des gens ne sachant pas de quoi ils parlent.
Il y a pourtant pléthore d’expressions… « P’tit con… Gros con… Connasse de la planète Mars… Connard de la pire espèce… Con comme un fagot de bites… Con à bouffer de la merde à la louche… Le jour où les cons voleront, tu seras chef d’escadrille… Quand on mettra les cons sur orbite, t’as pas fini de tourner (Jean Gabin, Audiard, dans Le Pacha)… Le nombre des cons est infini (Brassens et Einstein)… Tu veux voir un vrai con ? Va te raser !… »
Toutes ces expressions, teintées d’un effarant mépris pour l’autre, masquent que ces deux mots dénotent une effarante méconnaissance scientifique. Si l’on en croit les spécialistes, le con et la connerie n’ont qu’un lointain rapport avec l’idiotie médicale ou le Crétin des Alpes.
Pour votre plaisir, je vous livre quelques-unes des savoureuses explications fournies par nos malicieux auteurs. Tenez-vous bien…
« Un monde sans cons est-il possible ? »…
« Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée. Et la connerie alors ?… Il se murmure que nous en sommes tous la source. Moi-même je ne me sens pas très bien »…
« Plus vous essaierez de réformer un con, pus vous le renforcerez (…) Plus on s’attaque à l’ogre, plus il cannibalise »…
« De telles considérations sur les cons valent aussi pour les connes, qu’elles se rassurent : pas un sexe pour rhabiller l’autre ! »…
« Quand tu pleures, il y a toujours un con pour te dire : salut, ça va ? »…
« Pourquoi y a-t-il toujours un con pour appuyer comme un malade sur le bouton de l’ascenseur quand il est pressé ? »…
Voilà, je ne vous en dis pas plus, souhaitant vous avoir mis l’eau à la bouche.
Pour finir, je dirai aux cons qui me traitent de gros con juste pour le plaisir : n’en jetez plus ! Je le sais… On est toujours le con de quelqu’un. Pareil po zot !!!!!
Psychologie de la connerie
Ouvrage collectif, Le livre de poche
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