Lire un lauréat du Prix du Quai des Orfèvres est l’assurance de passer un moment sans égal. C’est encore et toujours le cas avec cet ouvrage de Jean-François Pasques, “Fils de personne”. Vous allez vous régaler, comme ce fut mon cas.
Policier de métier, ancien de la 1ère DPJ du 36 Quai des Orfèvres, l’auteur sait de quoi il parle. Loin des séries policières ou des polars parfois fantaisistes, nous plongeons au coeur des tourments auxquels se heurtent les flics français au quotidien.
Contrairement aux feuilletons (souvent bien faits mais loin de la réalité), le groupe du commandant Delestran gère plusieurs mystères à la fois. Pour le coup, la fine équipe enquête sur trois disparitions mystérieuses de femmes, épouses et mères, dans un périmètre restreint de Paris, et s’occupe également d’un homme retrouvé noyé dans un bassin des Tuileries, un ancien légionnaire, ancien héros, ancien grand mutilé, dont on se demande vite s’il a été occis ou s’est noyé tout seul comme un grand.
Prenant tout son temps, avançant pas à pas sur la piste des criminels, l’auteur use mais n’abuse pas de la description des lieux traversés par les enquêteurs. Ce qui m’a particulièrement plu, dans cet excellent ouvrage, c’est l’humanisme affiché envers les petites gens, les “sans dents”, les laissés pour compte de la vie. Pour Delestran (et c’est l’opinion de l’auteur, sans aucun doute), ils ne sont jamais coupables a priori. Le commandant de police tente même, régulièrement de trouver des explications, sinon des excuses, à l’échec de ces épaves. C’est ainsi qu’il n’utilise jamais les mots “putes” ou “prostituées”, ce qui nous le rend particulièrement sympathique.
Toutes ces considérations ne sont cependant jamais des digressions et le suspense se maintient jusqu’à la dernière page. La résolution des énigmes en surprendra plus d’un, promis !
“Fils de personne”, Jean-François Pasques, Fayard. Fnac et librairies.
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