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Plantes de Mayotte : le grand sauvetage a commencé

Alors que l’UICN a publié la longue liste des espèces végétales menacées à Mayotte, le Conservatoire botanique de Mascarin (CBNM) tente de mettre en culture des espèces patrimoniales de Mayotte. Une opération rendue nécessaire par le recul de la biodiversité et des espaces naturels.

Benoit Duperron sous les ombrières du CBNM avec un plant de Calophyllum Comorense, un grand arbre que l'on trouve autour du Mont Choungui

Benoit Duperron sous les ombrières du CBNM avec un plant de Calophyllum Comorense, un grand arbre que l’on trouve autour du Mont Choungui

Sous les ombrières d’un petit jardin de Coconi, des centaines de petits pots minutieusement étiquetés constituent un véritable petit trésor. Ce sont des plants et des semis d’espèces végétales indigènes de Mayotte (présentes naturellement sur le territoire). Ces plantes sont mises en culture par l’antenne mahoraise du Conservatoire botanique de Mascarin (CBNM) pour constituer une « collection conservatoire » des arbres, arbustes et herbacées de Mayotte.

« Le conservatoire récolte des fruits et des graines depuis sa création en 2009 », explique Benoît Duperron, chargé de mission ‘connaissance flore et habitats’ de Mayotte au CBNM. Au début, cette récolte avait pour simple objectif d’augmenter les connaissances sur les plantes indigènes. Mais le travail effectué par la branche réunionnaise du CBNM a poussé les botanistes de Mayotte à aller plus loin. « Aujourd’hui, c’est une démarche bien structurée et nous sommes passés à la phase d’après, avec le ‘développement d’itinéraires techniques de production (ITP)’ ». Les botanistes tentent de mettre ses espèces naturelles en culture.

Apprendre à semer

Mise en culture de la vanille de Humblot au CBNM. Cette vanille est une liane sans feuilles

Mise en culture de la vanille de Humblot au CBNM. Cette vanille est une liane sans feuilles

Les connaissances sur les espèces indigènes présentes à Mayotte sont souvent très réduites. On ne sait par exemple que peu de chose sur leur germination. Pour les cultiver, les spécialistes du Conservatoire botanique doivent donc apprendre à les faire pousser. « On sème les graines que l’on a récoltées avec différentes techniques. Nous avons de belles réussites mais il faut aussi reconnaître que nous avons des échecs. »

Le CBNM participe à plusieurs programmes avec des partenaires comme TEMEUM*, la DEAL, la réserve naturelle nationale de Mbouzi, le Conseil général ou l’ONF. En plus des mises en culture et de la création de collections conservatoires de la vanille de Humblot (endémique de l’archipel des Comores) et des espèces patrimoniales menacées du Mont Choungui, les botanistes travaillent sur un projet, porté par le Conservatoire du littoral, de « restauration écologique » de la forêt semi-sèche de Petite-Terre. Car Mayotte n’est pas un milieu naturel uniforme.

2% de forêts naturelles

« Sur les 2% de forêts naturelles qui subsistent, on trouve 355 hectares de forêt sèche, 83 hectares de forêt mésophile et 685 ha de forêt humide », détaille Benoît Duperron. Et malheureusement, le risque pourrait être, dans quelques années, de devoir replanter des espèces locales dans des zones où elles ont disparues.

La vanille de Humblot en fleur. Cette petite orchidée est endémique de l'archipel des Comores (Crédits photo: Guillaume Viscardi/CBNM)

La vanille de Humblot en fleur. Cette petite orchidée est endémique de l’archipel des Comores (Crédits photo : Guillaume Viscardi/CBNM)

« Nous participons à des projets d’arboretum avec des établissements scolaires, comme le lycée agricole de Coconi ou le collège de Tsingoni pour essayer de sensibiliser les jeunes. Nous avons également effectué des plantations sur l’îlot Mbouzi pour renforcer des populations fragiles d’espèces à forte valeur patrimoniales ».

L’UICN, l’union internationale pour la conservation de la nature a publié cette semaine une analyse inédite des 610 espèces composant la flore indigène de Mayotte, un travail titanesque auquel a contribué le CBNM. Ce document montre que 43% des espèces végétales de Mayotte sont menacées. (Voir la Liste rouge de la Flore de Mayotte au 2 juillet 2014).
Alors que les défrichages et brûlis continuent de repousser la forêt vers ses derniers bastions, les crêtes des montagnes, le travail des botanistes du conservatoire botanique prend des allures d’arche de Noé.
RR
Le Journal de Mayotte

L'Aloé mayottensis que l'on ne trouve que sur le littoral de notre département. L'espèce est classée "en danger" par l'UICN (Crédits photo: G. Viscardi/CBNM)

L’Aloé mayottensis que l’on ne trouve que sur le littoral de notre département. L’espèce est classée « en danger » par l’UICN (Crédits photo : G. Viscardi/CBNM)

*TEMEUM : Terre Mer Ultramarines, un programme de formations, d’échanges, d’informations et de coopération à destination des gestionnaires d’espaces naturels des Outre-mer français

Source : http://lejournaldemayotte.com/une/plantes-de-mayotte-le-grand-sauvetage-a-commence/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=plantes-de-mayotte-le-grand-sauvetage-a-commence

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