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Prison avec sursis pour des violences sur un barrage de la vie chère

CARNETS DE JUSTICE DU JDM. Les faits se sont déroulés fin 2011, en pleine crise sociale. Sur les routes bloquées, des scènes de grandes tensions se multiplient. « On n’est pas là pour juger les manifestations contre la vie chère mais des gens qui en ont profité pour faire les cow-boys sur les barrages », prévient le président Rieux.

Salle d'audience code pénalCe 6 octobre, un barrage a été dressé sur la route de Kangani bloquant toute circulation automobile, une file de voitures est à l’arrêt. La Golf blanche de la victime est en troisième position. Les gendarmes arrivent, démantèlent le barrage, puis repartent, poursuivant leur mission vers d’autres barricades. A Kangani, les deux premiers véhicules de la file parviennent à passer mais lorsque vient le tour de la Golf, des « manifestants » s’interposent. Ils vont alors se déchaîner sans raison particulière sur le malheureux conducteur et sa voiture.

Un premier homme ouvre la portière côté passager, arrache les clés du contact, attrape le conducteur par le cou et le sort du véhicule. Coups de poings, coups de pieds, c’est le passage à tabac. Pendant ce temps, une première pierre vole et vient s’écraser sur le parebrise, puis une deuxième… c’est le déchaînement.

Dans cette flambée de violence, des témoins vont tout de même s’interposer. Ils retirent la victime des mains de ses agresseurs et font cesser le lynchage de la voiture.

Le rire d’un des prévenus

A l’énoncé des faits, un des prévenus éclate de rire. Le président s’étonne. Ils sont quatre hommes à être poursuivis mais seuls deux d’entre eux ont jugé bon de venir s’expliquer, deux frères. Le président demande à la victime s’il les reconnaît : « sans aucun doute », dit-il avant de décrire la scène, la cannette de bière que tenait à la main celui qui a bloqué la voiture, le geste du premier homme à avoir lancé une pierre. « Je ne peux pas oublier ce qui s’est passé », dit-il simplement.

Le président lit la déposition d’un des prévenus absents de l’audience qui reconnaît avoir mis une gifle à la victime. « J’avais vu les autres le frapper, je voulais faire pareil » explique-t-il. Il accable ensuite les deux frères. L’un des deux rigole à nouveau. « Continuez de rire, vous avez raison », s’énerve le président. « Je n’étais pas là, je ne comprends pas pourquoi il m’accuse comme ça », dit le prévenu en se retournant vers l’homme qui le met en cause en haussant la voix. « A votre place, je ne parlerai pas sur ce ton et je ne me ferai pas menaçant », prévient le président.

Les témoignages accusent

Les deux frères continueront jusqu’au bout à dire qu’ils n’étaient pas là, qu’ils n’ont pas participé, qu’ils n’ont rien vu. Les témoignages s’enchainent et tous racontent la même histoire et chargent les deux prévenus. « Il n’y a pas de preuves, pas de photos ou de vidéos qui prouvent que c’est nous ». « Monsieur, les témoignages ce sont des preuves », explique le président.

Le procureur recadre : « Il ne faut pas confondre la politique, la revendication économique et les actes de délinquance. La victime aussi subit les difficultés en termes de vie chère. » Il requiert trois mois de prison avec sursis et l’obligation d’indemniser la victime. Les réquisitions seront suivies à la lettre par le tribunal.
Les prévenus devront verser les 5.000 euros de dommages et intérêts demandés par la victime, « 2.000 pour les réparations du véhicule et 3.000 pour le préjudice moral ». Les violences aussi ont un coût, cher.
RR
Le Journal de Mayotte

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Source : http://lejournaldemayotte.com/une/prison-avec-sursis-pour-des-violences-sur-un-barrage-de-la-vie-chere/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=prison-avec-sursis-pour-des-violences-sur-un-barrage-de-la-vie-chere

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