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Prix, règlementation… Les politiques de prévention contre le tabagisme au fenua

Prix, règlementation... Les politiques de prévention contre le tabagisme au fenua
Tahiti, le 2 juin 2023 – Après la journée mondiale sans tabac le 31 mai dernier, le mois sans tabac va se dérouler du 1er au 31 juillet prochain. Avec ces mesures de prévention contre le tabagisme, la Direction de la santé espère continuer à faire diminuer le nombre de fumeurs au fenua. Un chiffre qui représente 40% de la population.
 
La lutte contre le tabac est toujours, en Polynésie comme dans de nombreux autres pays, un problème de santé publique majeur. Au fenua, selon les chiffres de la Direction de la santé datant de 2010, plus de 40% de la population seraient fumeurs (soit plus de 80 000 personnes), dont 34% au quotidien. Un chiffre élevé, mais qui reste dans la moyenne de la zone Pacifique, d’après Melissa Lacoste, chargée de projet en santé publique et référente de la lutte contre les addictions à la Direction de la santé. Même si depuis une vingtaine d’années, les importations de tabac ont chuté de 12%, le Pays poursuit ses politiques de prévention, notamment en raison des problèmes de santé qui découlent du tabagisme, comme avec la journée mondiale sans tabac qui s’est déroulée le 31 mai dernier.
 
Pour rappel, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le tabac est un facteur majeur du développement d’une vingtaine de types de cancer, tout en entraînant des maladies cardiovasculaires et respiratoires. D’ailleurs en Polynésie, entre 2000 et 2020, l’incidence du nombre de tumeurs malignes au niveau des voies respiratoires a grimpé de 70%, en passant de 54 à 92 diagnostics. “Le tabac est responsable de deux tiers des cancers dans le monde d’après l’OMS”, souligne la chargée de projet. Ainsi, à l’échelle locale, des mesures de prévention sont prises, comme l’organisation du mois sans tabac. Cette initiative, lancée en 2018 sous le nom de 31 jours sans tabac, revient après deux années d’absence en raison du Covid-19. Cet événement se déroulera du 1er au 31 juillet prochain.
 
30 jours pour arrêter de fumer
 
“La journée sans tabac existe depuis 40 ans et les résultats sont plutôt intéressants en matière de prévention. C’est dans cette optique qu’a été lancé le mois sans tabac”, détaille Melissa Lacoste. Cet événement est d’ailleurs l’une des actions principales de la Direction de la santé dans sa lutte contre le tabagisme. Pour participer, l’inscription se fait entièrement en ligne sur le site aita-tabac.pf, à travers un questionnaire. À la suite de ça, un bon sera donné aux inscrits afin de récupérer le fameux kit. Celui-ci contient le programme des 30 jours, développé par la Direction de la santé, mais également “d’autres supports et des petites surprises pour rester motivé”. Ce kit sera accessible dans les points de distribution de la Direction de la santé lors de la dernière semaine de juin. Si le mois sans tabac n’est qu’un événement ponctuel, auquel tout le monde ne peut pas participer, la plateforme internet aita-tabac, créée l’année dernière, permet également l’accès tout au long de l’année aux documents avec de nombreux conseils pour arrêter de fumer. “Tout le monde n’a pas forcément envie de s’arrêter le même jour. C’est dans ce sens que nous l’avons lancée”, ajoute la chargée de projet.
 
Des politiques de prévention
 
Pour pousser les gens à arrêter de consommer du tabac, des politiques de prévention, comme l’est le mois sans tabac, sont mises en place par le Pays. “Il y a plein d’actions. La première est la fiscalité, avec l’augmentation des prix”,  déclare Melissa Lacoste. “C’est l’une des mesures les plus dissuasives.” Selon l’OMS, une augmentation de 10 points du prix du tabac fait diminuer la consommation de 4%. Par ailleurs, depuis quelques semaines, les grossistes et les détaillants sont désormais libres de fixer le coût des paquets de cigarettes et de tabac à rouler, faisant exploser, par endroits, les prix de presque 40%. Il existe d’autres outils préventifs, comme la réglementation, avec l’interdiction de fumer dans les lieux publics, ne plus vendre aux mineurs ou encore mettre des images dissuasives sur les paquets de cigarettes. “Nous communiquons énormément aussi, avec des publicités dans les différents médias ”, ajoute la chargée de projet. “On pourrait également proposer le remboursement des substituts à la nicotine, comme les patchs, bien qu’ils soient souvent moins chers que le tabac lui-même.”
 
Toujours dans une logique de mettre en place des politiques de prévention, Melissa Lacoste souligne que des “vidéos de formation au sevrage tabagique sont en cours de réalisation”. “Ça va permettre de former tous les experts de la santé ou alors de les remettre à jour. Pour que tout le monde puisse accueillir des gens qui veulent arrêter de fumer, surtout ceux qui ne sont pas sur Papeete et qui ne peuvent pas venir au Centre de prévention et de soin des addictions (CPSA)”. “Dans tous les cas, l’idéal, c’est d’aller voir un médecin avant de commencer à arrêter à fumer”, ajoute-t-elle.
 
Les dangers de la cigarette électronique
 
Si le tabac est dangereux pour la santé, il l’est d’autant plus pour les jeunes. Dans l’Hexagone par exemple, plus d’un quart des jeunes de moins de 17 ans sont fumeurs et plus de six jeunes sur dix avouent avoir déjà essayé. Une situation semblable en Polynésie, puisqu’en 15 ans, le tabagisme a doublé chez les mineurs. L’une des raisons de cette croissance est certainement l’arrivée sur le marché des cigarettes électroniques jetables, aussi appelées “Puff”, qui représentent chacune l’équivalent de 20 à 25 cigarettes. “Il y a une vraie dérive, car elles sont disponibles partout. Le marketing est fort, elles sont hyper colorées… Ça attire les jeunes. Au lieu d’être un outil de sevrage, comme sont les cigarettes électroniques rechargeables, c’est un outil qui fait entrer en consommation”, s’inquiète Melissa Lacoste.
 
Et si les mesures de prévention chez les jeunes en Polynésie restent dans la norme mondiale, d’autres pays du monde ont décidé de frapper un grand coup. En effet, afin de tenter d’endiguer ce problème de santé publique, la Nouvelle-Zélande a voté un projet de loi en 2022, interdisant à partir de 2027 la vente de tabac aux jeunes nés après 2008, afin d’éliminer progressivement le tabagisme du Pays. Une mesure coup de poing, qui ne plaît pas à Melissa Lacoste. “Nous sommes plus dans une politique d’accompagnement et de responsabilisation, comme avec l’alcool. À nous de faire comprendre les risques, le reste relève de la responsabilité individuelle. Je ne suis pas sûre qu’une politique prohibitive soit une bonne idée”, conclut-elle.

 


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Source : https://www.tahiti-infos.com/Prix-reglementation-Les-politiques-de-prevention-contre-le-tabagisme-au-fenua_a217468.html

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