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RAYMONDE CABRIMOL: une grande militante Martiniquaise en février 1974.

 RAYMONDE CABRIMOL: alias “Man Toy” une grande militante Martiniquaise. Ouvrière agricole, cette dame caractérielle qui n’est pas comme toutes les autres. A marqué la lutte des ouvriers agricoles en février 1974, elle était l’une des figures de la grande grève des ouvriers de la banane en février 1974 en Martinique, une forte personnalité, viscéralement militante, très écoutée et respectée, considérée comme “une meneuse”.

Ouvrière agricole à l’époque, Raymonde Cabrimol a mené avec d’autres syndicalistes, la grève des travailleurs de la banane. Un mouvement social pour réclamer des hausses de salaires et de meilleures conditions de travail et qui s’est terminé dans un bain de sang. Les forces de l’ordre avaient en effet tiré sur les grévistes. Deux hommes ont été retrouvés morts en marge des manifestations, dans des conditions troublantes.
Elle était une figure centrale des évènements tragiques de février 1974 en Martinique.
“Mwen tchimbé grenn li” disait-elle.
(Ndlr: dans un affrontement avec des gendarmes)
lien de la vidéo en fin de texte.
(Ndlr: Lien de la vidéo en fin de texte)
Elle s’est même battu avec des gendarmes, elle disait avoir tenu les testicules d’un gendarme !
Elle a vu les gendarmes tirer sur les ouvriers Les gendarmes tentent de maintenir l’ordre mais rencontrent des difficultés.
Elle avait une bonne mémoire, toujours disponible pour témoigner sur les sombres évènements de février 1974 à Basse-Pointe au lieu-dit Chalvet. Une connaissance du terrain, elle a probablement contribué à sauver nombre de ses camarades, surpris ce jour là par la violente répression de février 1974. Elle qui devait se déguiser en homme pour échapper aux forces de répression.
Les évènements sanglantes de février 1974, en Martinique, 2 morts assassinés par les gendarmes.
En février 74 les ouvriers agricoles des bananeraies se mirent en grève pour revendiquer une augmentation de salaire journalier de 36,46 francs que leur refusait leur direction. Le 14 février, ils marchaient de plantations en plantations pour mobiliser le plus grand nombre de manifestants.
Les gendarmes s’interposèrent sur un pont à Fond Brûlé, que devait traverser le cortège des grévistes.
Ils leur intimèrent l’ordre de rebrousser chemin, une manifestante, Raymonde Cabrimol répliqua :”Nous sommes en pays de Liberté, Egalité, Fraternité, nous avons le droit de passer sur ce pont et nous passerons !” Elle s’engagea, les gendarmes s’écartèrent, les autres lui emboîtèrent le pas.
Plus loin les forces de l’ordre, 14 cars de gendarmes et un hélicoptère attendaient les manifestants. Il était trop tard pour rebrousser chemin. L’affrontement devint inévitable, les gendarmes ouvrirent alors le feu , certains sautèrent dans la rivière, d autres rampèrent dans les champs d’ananas, mais au final un homme de 55 ans , Ilmany Sérier, dit Rénor, père de 22 enfants, resta à terre….
Au cours des obsèques d’ Ilmany, deux jours plus tard, les ouvrier apprirent qu’un autre des leurs appelé Georges Placide Marie Louise, 19 ans avait été retrouvé sur la grève de Chalvet battu à mort, le corps déformé et boursouflé….
Quelques temps plus tard la direction proposa une augmentation de 36,50 francs, les ouvriers refusèrent, ils avaient réclamé 36,46 francs, rien de plus, et estimaient que 4 centimes ne valaient pas la vie de deux hommes
Cette affaire à profondément choqué la population martiniquaise qui organisa de grandes manifestation pour faire part de son indignation, ces événements sont restés dans les mémoires comme symboliques de la mobilisation populaire face à une répression de type colonial.
Les évènements de Chalvet, en Martinique.
Une sombre histoire gravée dans la mémoire de nos aînés.
La longue lutte ouvrière de janvier à février 1974, une bataille gagnée au prix du sang qui a coulé, sous les tirs des forces de l’ordre, au lieu-dit Chalvet, à Basse-Pointe, en Martinique. Bilan 2 morts 1 mort directement abattu par les forces de l’ordre, et un autre qui a été retrouvé mort au bord d’une plage. Si le corps retrouvé au bord de la plage, n’a jamais été élucidé. Mais ! les grévistes ne sont pas dupes, ils savent bien que le cadavre retrouvé au bord de la plage a été lâchement assassiné par les forces de l’ordre en cachette.
Le chanteur martiniquais Kolo Barst à dédié un de ses morceaux : “Février 74” à cette affaire.
Mme RAYMONDE CABRIMOL, dit “Man Toy”, sété an fanm Djôk !
Figure charismatique de la grève de Février 1974, à chalvet, en Martinique. Une forte tête, qui marqua la lutte ouvrière de chalvet. (épouse du syndicaliste Georges Cabrimol qui fût le premier président de l’union des travailleurs agricoles de la Martinique(UGTM).
Chaque année, lors de la marche commémorative, elle racontait avec passion une parcelle de cette sombre histoire, qui a eu lieu dans l’habitation Chalvet à Basse-Pointe, en Martinique. Si son corps est parti vers l’au-delà, mais elle restera à tout jamais bien vivante dans cette sombre histoire de la grève de Chalvet.
Raymonde Cabrimol dit “Man Toy” est née le 23 janvier 1935 au Lorrain en Martinique, sur les hauteurs du quartier “Bon Repos” où elle n’a pas eu une enfance facile, issue d’une fratrie de 13 enfants dont elle est l’avant-dernière, Raymonde Cabrimol a perdu son père à l’âge de 7 ans, souffrant d’asthme une maladie qui l’obligeait souvent à rater les cours, elle quitte les bancs de l’école à l’âge de 12 ans pour travailler dans les champs de canne à sucre, malgré sa santé précaire elle avait à coeur d’aider sa mère, et à nourrir sa famille. Née Lalande elle était mariée à Georges Cabrimol fondateur du syndicat l’UTAM(L’union des travailleurs agricoles de la Martinique, devenu l’UGTM.) elle était mère de 10 enfants 3 filles et 7 garçons dont 3 sont décédés.
Femme a fort caractère, revendicatif. Raymonde Cabrimol était au coeur de la grève de 1974, elle s’est engagée avec toute sa fougue et sa verve auprès des ouvriers agricoles pour obtenir une augmentation de salaire, elle s’est battu jusqu’au bout au côté de son époux Georges Cabrimol et deux de ses fils, néanmoins il ne faut pas voir en Raymonde Cabrimol que la militante Syndicale, c’était une mère attachée à sa famille, ses fils et filles qui lui ont donné 15 petits et 5 arrière-petits-enfants, elle a tout fait au niveau de l’éducation de ses fils et filles et celle de ses petits enfants, elle était toujours-là pour régler les problèmes, et monter au créneau si le besoin se faisait sentir.
Poto mitan de la famille, l’un de ses fils Jean-Max confit que toute la famille lui doit leur réussite. après les champs de canne, c’est dans les bananeraies que Raymonde Cabrimol a exercé sa profession d’ouvrière agricole pour devenir exploitante agricole et cela durant 16 ans, elle vendait au marché les produit de son jardin, activité qu’elle a abandonnée à la naissance de sa dernière petite fille Laeticia pour s’occuper d’elle, femme affectueuse et généreuse elle est très proche des gens de son quartier et n’hésitait pas à dire que la commune du Lorrain est sa deuxième famille. Lors des marches commémoratives elle partageait avec ferveur ses souvenirs, n’hésitait pas à répondre aux questions qu’on lui posait.
Mme RAYMONDE CABRIMOL dit “Man Toy”, nous a quittés le vendredi 31 mars 2017, à l’âge de 82 ans. Madame RAYMONDE CABRIMOL, une ouvrière agricole de la commune du Lorrain qui a marqué la lutte des ouvriers agricoles en janvier et février 1974.
“Man Toy” sété an fanm fô…en fanm doubout ! on ne t’oubliera pas. VOIR LA VIDEO.

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