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Réchauffement climatique : Une expédition scientifique inédite autour de l’Antarctique

Le Tour de l'antarctique90 jours. 55 scientifiques. 30 nationalités. 22 projets… Au moment où le climat montre, partout, des signes de changements rapides, une expédition scientifique hors normes commence à observer les effets du réchauffement climatique à un endroit stratégique du globe : l’Antarctique. Depuis le 20 décembre et jusqu’au 19 mars, l’expédition réunit donc 55 chercheurs du monde entier sur un navire russe dédié à la recherche, pour l’Antarctique Circumnavigation Expedition (ACE), la première expédition scientifique à faire le tour complet du continent blanc.

Ce projet d’envergure permet de développer des projets de recherche qui touchent des domaines aussi variés que la glaciologie, la climatologie, la biologie et l’océanographie. « Tous ont un socle commun : mesurer l’impact du réchauffement climatique et l’impact de l’homme sur l’océan austral et les terres subantarctiques », explique Yves Frenot, directeur de l’Institut polaire français Paul-Emile-Victor.

Yves Frenot, impliqué dès le départ à cette mission inédite, a présenté le projet au milliardaire Frederik Paulsen, qui a décidé de financer l’aventure avec le tout nouvel Institut polaire suisse qu’il venait de créer.

L’Akademik Treshnikov dans un champ d’icebergs prés de l’île Siple (Photo: Noé Sardet/Parafilms/EPF)

L’Akademik Treshnikov dans un champ d’icebergs prés de l’île Siple (Photo : Noé Sardet/Parafilms/EPF)

« Jusqu’ici, les cinq nations (France, Australie, Afrique du Sud, Norvège, Royaume-Uni) qui possèdent des instituts polaires et des territoires sur cette ceinture subantarctique missionnaient des chercheurs pour étudier des espèces et des phénomènes communs, mais d’une année sur l’autre. Cela rendait les comparaisons difficiles. Là, les collectes ont lieu en même temps, sur trois mois. »

Anticiper l’avenir de l’océan

Les scientifiques vont étudier la composition du plancton, la vie d’espèces animales menacées, la présence de microplastiques dans les eaux environnantes, le cycle du carbone, les micro-organismes prospérant dans les fonds marins ou dans la glace ou encore l’impact des vagues sur les côtes…

Une colonie de Manchots royaux (Photo: TAAF)

Une colonie de Manchots royaux (Photo : TAAF)

« L’initiative ACE est une opportunité unique, précise le Français Jean Jouzel, glaciologue et climatologue, chez nos confrères de Ouest France. Les données collectées nous permettrons de mieux comprendre le passé et d’anticiper l’avenir de l’océan Austral. Car bien qu’elle soit isolée, cette partie du globe subit durement les effets de l’activité humaine et du changement climatique. C’est une région-clé, dont dépendent le cycle du carbone et le sort du continent antarctique. Dans les siècles à venir, elle pourrait donc jouer un rôle crucial dans la montée du niveau des mers. »

Des photos de la NASA

Cette mission intervient au moment où la surface de la banquise est au plus bas aussi bien autour du Pôle nord en Arctique qu’au sud en Antarctique, ce qui pourrait se traduire par une élévation du niveau de l’eau à l’échelle mondiale, des icebergs de plus en plus massifs se détachant de la banquise.

Ainsi, la NASA a publié, cette semaine, des images du glacier de l’île du Pin qui a rejeté un iceberg de près de 2 kilomètres de long cette semaine. Les images montrent le glacier, avant et après, ce qui permet de prendre conscience de l’importance des changements en cours.

Même s’il est très large, cet iceberg est cependant bien moins grand que d’autres rejetés par le même glacier ces dernières années. En 2015, un iceberg d’environ dix fois plus grand que celui de janvier, soit environ 583 kilomètres carrés au total, s’était détaché.
La NASA dit avoir détecté plusieurs autres fissures sur le glacier, non loin de son littoral. L’agence s’attend à ce qu’ils contribuent à de nouvelles ruptures dans un futur proche.

Un iceberg de 85km

Guillaume Massé est un géochimiste français du CNRS et de l’université Laval à Québec. Il est à bord du bateau russe de l’expédition ACE. Il sera en particulier chargé des expériences autour du glacier de Mertz qui a perdu la moitié de sa taille en 2010 après qu’un iceberg de 85km se soit détaché.

Des bébés albatros à sourcils noirs, dans la Baie de l'oiseau aux Kerguelen (Photo: TAAF)

Des bébés albatros à sourcils noirs, dans la Baie de l’oiseau aux Kerguelen (Photo : TAAF)

« Cette zone du Mertz est extrêmement intéressante sur le plan scientifique. (…) L’un des objectifs du projet est d’étudier l’impact de ces changements qui ont lieu à la surface sur les organismes qui vivent en profondeur ». Ainsi, certains des canyons proches du Mertz présenteraient des populations de coraux extrêmement denses, déclarés écosystèmes vulnérables. « Nous aimerions comprendre comment ils ont survécu ou se sont adaptés après ces changements ».

Partie d’Allemagne, la mission a vraiment débuté le 20 décembre, au départ du Cap, en Afrique du Sud. Le retour est prévu le 19 mars, au même endroit, après un tour complet de l’Antarctique et de multiples arrêts sur les archipels subantarctiques et quelques sauts sur le continent gelé. Les îles françaises de Crozet et des Kerguelen seront par exemple visitées.

Toutes les étapes, l’intérêt de chaque projet, des entretiens avec des chercheurs, des photos des collectes… sont mis en ligne, quasiment au jour le jour sur un site dédié à l’expédition.

RR
www.lejournaldemayotte.com

Source : http://lejournaldemayotte.com/une/rechauffement-climatique-une-expedition-scientifique-inedite-autour-de-lantarctique/

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