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Réserves forestières : un hectare part en fumée

Un incendie criminel a ravagé un hectare de forêt dans la réserve des Monts Bénara à Ouangani. L’incendie est d’origine criminelle, allumé par des braconniers qui chassaient le hérisson en dehors des périodes autorisées.

Incendie dans la forêt de Voundzé, sur les flancs du Mont Bénara. (Crédits photo: ONF)

Incendie dans la forêt de Voundzé, sur les flancs du Mont Bénara. (Crédits photo : ONF)

C’est le premier incendie de la saison dans la forêt domaniale de Mayotte. Un hectare de végétation basse a été détruit par le feu ce vendredi 27 juin dans l’après-midi dans la forêt de Voundzé, sur la commune de Ouangani. Le feu est d’origine criminelle.

Alertés par la fumée en début d’après midi par les agents forestiers du Conseil général, les agents de l’Office National des Forêts (ONF) se sont rendus sur place et n’ont pu que constater l’importance de l’incendie. Il se situait dans une zone difficile d’accès, en bordure d’un padza, à la limite de la commune de Ouangani. Encore actif en fin d’après-midi, le feu s’est éteint de lui-même en début de soirée.

Les gendarmes de la brigade de Sada se sont rendus sur place et leurs premières constatations ne laissaient pas de place au doute : il s’agit bien d’un incendie intentionnel, allumé par des chasseurs de hérisson, une espèce couramment consommée à Mayotte mais dont la chasse n’est actuellement pas autorisée. Les landras sont en phase d’hibernation, on ne peut les attraper que du 20 février au 30 mars selon un arrêté préfectoral.

Une zone sensible

« Ces incendies se situent souvent dans des zones escarpées ou difficilement accessibles et malheureusement, le temps de se déplacer, les auteurs des faits sont partis depuis longtemps. Nous n’avons quasiment aucun moyen de les retrouver », se lamente Laurent Mercy, le responsable de l’ONF à Mayotte.
Si les auteurs de cet incendie n’ont effectivement pas pu être identifiés, des tournées de surveillance renforcées ont tout de même été mises en place.

Cet incendie a ravagé une zone sensible, située en bordure d’une partie de notre département très importante pour la biodiversité. Elle présente des espèces indigènes parfois protégées qui vont des buissons aux grands arbres comme le Labramia Mayottensis. « Dans la forêt de Voundzé, on trouve aussi beaucoup d’Oléa Capensis (l’Olivier du Cap), qui est une espèce indigène même si elle n’est pas protégée. Elle est très structurante de la forêt naturelle. A Voundzé, on trouve des plantes protégées en bordure, mais ce sont surtout les crêtes qui ont une très grande valeur pour le patrimoine naturel de Mayotte », explique Valérie Guyot du Conservatoire botanique de Mascarin.

Incendie carte réserve forestière VoundzéLa destruction du couvert arboré conduira, probablement, à l’augmentation de la surface du padza (sol rouge raviné) existant et aura des conséquences en matière d’érosion.
Après ce feu, une éventuelle reconstitution du milieu végétal, par voie de plantation, pourrait avoir un coût de l’ordre de 10 000 €.

Chasse et représailles à l’origine des feux

Cet incendie est-il le premier d’une longue série ? « L’an dernier, une centaine d’hectares a été détruite par les flammes mais l’année était exceptionnellement sèche. D’habitude, ce sont entre 10 et 20 hectares qui sont détruits chaque année », explique Laurent Mercy. « La saison sèche a débuté depuis un moment et nous arrivons à une période où le risque d’incendie est important. Comme ce sont la plupart du temps des feux criminels, intentionnels, ça peut se produire n’importe quand. »

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la culture sur brûlis est à l’origine d’un nombre limité d’incendies incontrôlables. Outre la chasse au hérisson, ce sont surtout des feux « de représailles », allumés par des agriculteurs en colère contre des replantations effectués sur des padzas qui ravagent la forêt domaniale de Mayotte.

Si les incendies de forêt ont des conséquences, parfois irrémédiables, sur les écosystèmes en détruisant la faune et la flore ainsi que le sol, elles peuvent aussi avoir de lourdes répercussions pour les auteurs qui auraient le malheur d’être retrouvés. Le code forestier et le Code pénal prévoient des peines pouvant aller jusqu’à deux ans d’emprisonnement et 30 000 € d’amendes.
RR
Le Journal de Mayotte

Source : http://lejournaldemayotte.com/une/reserves-forestieres-un-hectare-part-en-fumee/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=reserves-forestieres-un-hectare-part-en-fumee

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