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Sabine Boiron met tout sur le compte de l’ice

Sabine Boiron met tout sur le compte de l'ice
PAPEETE, le 27 août 2019 – Le procès de l’affaire Boiron s’est ouvert mardi devant le tribunal correctionnel de Papeete en présence de huit des dix prévenus. Lors de cette première journée, l’ancienne institutrice Sabine Boiron, poursuivie pour avoir prostitué de jeunes filles mineures en échange d’ice ou d’argent, a indiqué qu’elle n’avait pas pris “conscience” de la gravité des faits en raison de son addiction à la méthamphétamine. Le procès s’achèvera demain soir.

Après plus de cinq ans d’enquête, d’auditions et de confrontations, le procès de l’affaire Boiron, du nom de l’ancienne institutrice, Sabine Boiron, s’est ouvert mardi par le rappel des faits.

L’affaire avait éclaté en octobre 2012 suite à l’arrestation d’un dealer d’ice qui entretenait une relation avec une jeune femme de 17 ans. Entendue, la mineure, qui se trouvait en “grande difficulté sur le plan social” et qui avait fugué du domicile familial depuis plusieurs mois, avait expliqué aux enquêteurs qu’elle avait commencé à se prostituer suite à sa rencontre avec une ancienne institutrice nommée Sabine Boiron. Cette dernière avait proposé à l’adolescente de faire “une partouze” en contrepartie d’argent et les deux femmes avaient donc passé la soirée dans le bureau du promoteur immobilier, Thierry Barbion. Mais la jeune fille, à laquelle Sabine Boiron avait donné “une pilule” et de l’alcool, n’avait rien reçu en échange.

A cette époque, Sabine Boiron avait hébergé l’adolescente au domicile de sa mère. Selon la mineure, l’ancienne institutrice avait “abusé” d’elle en la mettant sous son emprise. Tel qu’elle l’avait expliqué aux enquêteurs, elle était nourrie et habillée, ne touchait jamais d’argent mais Sabine Boiron lui fournissait de l’ice en quantité. Les deux femmes sortaient tous les soirs et la mineure, selon ses dires, entretenait des rapports sexuels tarifés à l’issue desquels Sabine Boiron empochait l’argent.


“Jeunes filles belles et fraîches”
D’autres adolescentes avaient été entendues dans le cadre de l’enquête. Selon elles, Sabine Boiron, surnommée “le diable” ou “la proxénète” était à la recherche de “jeunes filles belles et fraîches” pour les prostituer. Une mineure de 13 ans avait également avoué une relation de quelques semaines avec le responsable du bar de nuit Ute Ute, Marc Ramel. C’est d’ailleurs au sein de cet établissement que plusieurs des faits auraient eu lieu.

En 2018, le magistrat instructeur en charge du dossier avait décidé de renvoyer dix personnes impliquées dans le dossier devant le tribunal correctionnel en scindant l’affaire en deux parties, l’une consacrée aux faits de nature sexuelle, l’autre portant sur le trafic d’ice. Etaient ainsi poursuivis : Sabine Boiron pour proxénétisme aggravé, Marc Ramel pour atteinte sexuelle sur une mineure de 15 ans, le promoteur Thierry Barbion pour avoir eu trois rapports sexuels avec la mineure de 17 ans, le multirécidiviste Gérardo Lozano pour trafic d’ice et recours à la prostitution d’une mineure. Six autres personnes –Stimson Aiho, Albert Amaru, Patrick Ceran-Jerusalemy, Dany Cuthers, Hamau Faatau et Henri Marin– étaient également renvoyées pour des faits d’usage ou de trafic d’ice.


Adolescentes vulnérables
Après un premier renvoi fin 2018, le procès s’est ouvert mardi en présence de huit des dix prévenus. Marc Ramel a notamment justifié son absence par des “impératifs familiaux” qui le retiennent en métropole. En cette première journée d’audience, le président du tribunal a tenu à rappeler la situation dans laquelle se trouvait la mineure de 17 ans au moment des faits. Selon l’expert psychiatre qui avait examiné l’adolescente, cette dernière avait sombré dans la dépression suite au décès tragique de sa sœur aînée. Autrefois bonne élève, elle avait déserté l’école pour se noyer dans les paradis artificiels. C’est à ce moment qu’elle avait rencontré Sabine Boiron sur laquelle elle avait projeté une image “maternelle”. Quant à la mineure de 13 ans, deux ans avant qu’elle se mette à fréquenter Marc Ramel, son père, gravement malade, s’était suicidé.


“J’ai trouvé une moule fraîche en jupette”
Première prévenue à être entendue par le tribunal mardi, Sabine Boiron a justifié son comportement par son addiction à l’ice dont elle était “imbibée” à l’époque des faits. Ce à quoi le procureur de la République, visiblement agacé par cette explication, lui a répondu qu’elle n’avait pas été “droguée à l’insu de son plein gré”. L’ancienne institutrice a ensuite évoqué sa relation avec son ancien amant, Thierry Barbion, en expliquant que ce dernier, qui la traitait “comme une reine” et qui lui donnait régulièrement de l’argent, lui demandait de ramener des jeunes filles. Alors qu’elle se disait “victime” de cette affaire, le président du tribunal lui a rappelé le message qu’elle avait envoyé à un interlocuteur non identifié et dans lequel elle évoquait une jeune mineure en écrivant : “J’ai trouvé une moule fraîche en jupette”.


Drame personnel
Le promoteur Thierry Barbion a ensuite été appelé à la barre. Dans le cadre du dossier, l’homme d’affaires est poursuivi pour avoir eu trois rapports sexuels avec la mineure de 17 ans, dont un à la vue d’une autre mineure qui se trouvait dans la même pièce. Face au tribunal, Thierry Barbion a assuré qu’il pensait que la jeune fille était, tel qu’elle le lui avait dit, âgée de 19 ans au moment des faits. Alors que plusieurs témoignages attestent que l’adolescente se trouvait alors dans un état de dépendance à l’ice préoccupant, Thierry Barbion a assuré qu’elle avait bonne mine et s’était montré joyeuse lors de leurs rencontres.

A propos de sa relation extra-conjugale avec Sabine Boiron, le promoteur s’est défendu de toute rémunération s’apparentant à du proxénétisme en expliquant qu’il avait de l’argent et qu’il estimait être en droit de gâter sa maîtresse. Selon l’expert psychiatre qui avait rencontré Thierry Barbion lors de l’instruction, le libertinage débridé de l’homme d’affaires était sûrement la conséquence d’un drame personnel. En 2009, son épouse et mère de leurs quatre enfants, Thérèse Moke, avait en effet fait une tentative de suicide suite à laquelle elle avait subi des dommages cérébraux irréversibles. Sabine Boiron est d’ailleurs la cousine de cette femme.

Le procès reprendra demain sur le volet ice, et devrait s’achever dans la soirée avec les plaidoiries de la défense.

Compte rendu d’audience Garance Colbert


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Source : https://www.tahiti-infos.com/Sabine-Boiron-met-tout-sur-le-compte-de-l-ice_a184454.html

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