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Sauver les océans pour sauver l’Humanité : le constat glaçant du Giec

Deux jours après le sommet climat de New York qui n’a pas suscité l’impulsion espérée, le rapport des experts climat de l’ONU (Giec) a été adopté cette semaine à Monaco. Montée du niveau des océans, îles menacées de submersion, fonte des glaciers comme celui du Val d’Aoste en Italie qui menace de s’effondrer dans la vallée… Certains des impacts dévastateurs du changement climatique sont déjà “irréversibles”, a noté le groupe d’experts climat de l’ONU à l’issue d’une réunion marathon de cinq jours à Monaco, et l’Humanité doit s’y préparer, préviennent les scientifiques.

Une liste d’impacts dévastateurs

> Les océans se réchauffent

ÉPONGE : les océans ont absorbé un quart des gaz à effet de serre émis par l’Homme et plus de 90% de la chaleur issue du changement climatique. Résultat, les mers de la planète bleue sont devenues plus chaudes, plus acides et moins salées. Et le Giec prévoit qu’elles aspirent 2 à 4 fois plus chaleur d’ici 2100, dans un scénario optimiste.

CANICULES MARINES : la fréquence, l’intensité et l’étendue des vagues de chaleur marines, comme celles qui ont dévasté la Grande barrière de corail, ont augmenté. 

EL NINO : les phénomènes El Niño extrêmes — qui encouragent feux de forêts, cyclones et épidémies– devraient être deux fois plus fréquents même en cas de baisse des émissions de CO2.

ALIMENTATION : si les émissions ne sont pas réduites, le potentiel maximal de prises de poissons pourrait être revu à la baisse de 20 à 24% d’ici la fin du siècle par rapport à la période 1896-2005. 

Les espèces marines, du plancton aux poissons et aux mammifères, se sont
déplacées de plusieurs centaines de kilomètres depuis les années 1950.

Photo d’illustration Source Pixabay

> La mer monte

NIVEAU DE LA MER : comparé avec la période 1980-2000, le niveau des océans devrait augmenter de 43 centimètres environ d’ici 2100 dans un monde à +2°C, mais de 84 cm dans un monde à +3°C ou + 4°C, réchauffement vers lequel nous conduisent les tendances actuelles.

Au 22e siècle, le rythme d’élévation du niveau des mers pourrait être 100
fois plus rapide, de 3,6 millimètres par an aujourd’hui à “plusieurs
centimètres”, pour ensuite atteindre jusqu’à plusieurs mètres au total
d’ici 2300 si les émissions ne sont pas réduites.

ADAPTATION : construire des protections contre la montée des eaux pourrait réduire de 100 à 1.000 fois les risques d’inondations, à condition d’investir “des dizaines à des centaines de milliards de dollars par an”. 

Les régions les plus pauvres n’auront probablement pas les moyens pour ces
grands travaux, notamment les petits Etats insulaires qui de toute façon
risquent de devenir inhabitables et qui pourraient être forcés de relocaliser
leur population.

ZONES HUMIDES : 20% à 90% des zones humides devraient être perdues d’ici 2100, en raison de l’élévation prévue du niveau des mers.

> La mer meurt

OXYGÈNE : la concentration d’oxygène dans les milieux marins a baissé de 2% en 60 ans, et devrait perdre 3 ou 4% supplémentaires si on ne réduit pas les émissions de CO2. 

ZONES MORTES : le réchauffement de l’eau et la pollution côtière sont déjà responsables de l’expansion des “zones mortes”, où le trop faible taux d’oxygène empêche la vie marine.

CORAUX : les récifs coralliens, dont un demi-milliard de personnes dépendent pour se nourrir et protéger les côtes, subiront des pertes importantes, voire des extinctions localement, même avec un réchauffement limité à +1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle. 

Photo d’illustration. Source Pixabay

> La glace fond

CALOTTES GLACIAIRES : les deux calottes glaciaires de la planète, en Antarctique et au Groenland, ont perdu en moyenne 430 milliards de tonnes chaque année depuis 2006, devenant la principale source de la hausse du niveau des océans.

GLACIERS : les glaciers, dont dépendent plus de deux milliards de personnes pour l’eau douce, rétrécissent aussi. Ceux de basse altitude dans les Alpes, le Caucase ou la Scandinavie pourraient perdre 80% de leur volume d’ici 2100 et beaucoup pourraient disparaître même en limitant le réchauffement.

NEIGE : les montagnes devraient perdre une part importante de leur couverture neigeuse, avec des impacts importants sur l’agriculture, le tourisme et l’approvisionnement en énergie.

> Le permafrost aussi

PERMAFROST : environ un quart de la surface du permafrost, cette couche de sol gelée en permanence, pourrait fondre d’ici 2100 même dans un scénario optimiste. Ce qui pourrait relâcher dans l’atmosphère des dizaines voire des centaines de milliards de tonnes de CO2 et de méthane.

De l’importance de sauver les océans

Mais ce rapport souligne toutefois que réduire les émissions de gaz à effet de serre pourrait faire une vraie différence. Les modifications de l’océan ne s’arrêteront pas soudainement en baissant les émissions, mais leur rythme devrait être ralenti. “Ça permettrait de gagner du temps”, souligne la climatologue Valérie Masson-Delmotte, qui a participé à la rédaction du document de 900 pages.

Gagner du temps pour, par exemple, se préparer à la montée des eaux et aux événements météo extrêmes qui lui sont liés (vagues de submersion, tempêtes): en construisant des digues autour des grandes mégapoles côtières comme New York ou en anticipant le déplacement inéluctable de certaines populations, notamment celles de petits États insulaires qui pourraient devenir inhabitables d’ici la fin du siècle.

> Des “centaines de milliards de dollars”

Le niveau des océans s’accroît aujourd’hui 2,5 fois plus vite qu’au XXe siècle où il avait pris 15 cm, et cette hausse va encore s’accélérer. “Quel que soit le scénario, nous aurons un monde avec des mers plus hautes”, insiste un autre auteur, Bruce Glavovic, de l’université Massey en Nouvelle-Zélande. 

Sur les côtes du monde entier, construire des protections pourrait réduire de 100 à 1 000 fois les risques d’inondations, selon le rapport. À condition d’investir “des dizaines à des centaines de milliards de dollars par an”

Au total, selon le rapport, plus d’un milliard de personnes vivront d’ici le milieu du siècle dans des zones côtières peu élevées particulièrement vulnérables. Et même dans un monde à +2°C, de nombreuses mégapoles et petites îles devraient être frappées d’ici 2050 au moins une fois par an par un événement extrême qui ne se produisait jusqu’alors que tous les cent ans.

Le monde s’est engagé en 2015 dans l’accord de Paris à limiter le réchauffement à +2°C, voire +1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle, en réduisant les émissions de gaz à effet de serre liées aux activités humaines. Les océans, qui couvrent plus de 70% de la surface du globe, ont absorbé environ un quart de ces émissions et 90% de la chaleur supplémentaire générée par le CO2 produit par l’Homme. Les conséquences sont déjà palpables (hausse de la température de la mer, acidification, perte d’oxygène) mais le Giec prévoit que les océans aspirent 2 à 4 fois plus chaleur d’ici 2100, dans un scénario optimiste.

“À cause de cette chaleur emmagasinée, nous ne pouvons plus revenir en arrière, quoi que nous fassions avec nos émissions, le changement climatique est irréversible”, assène Valérie Masson-Delmotte. Avec des effets en cascade sur les écosystèmes dont dépend l’Homme, des récifs coralliens aux régions de montagne.

> Promesses trop “faibles”

Ce rapport adopté par les 195 États membres du Giec est le quatrième opus scientifique de l’ONU en un an à tirer la sonnette d’alarme sur les impacts du dérèglement climatique et à pointer des pistes vers les façons d’y remédier ou au moins les limiter.

Mais les dirigeants mondiaux réunis à New York lundi n’ont pas été à la hauteur des engagements nécessaires, accusent les défenseurs de la planète. “Avec ces faibles promesses des États, nous avons probablement plus de chance de faire sauter la banque au casino de Monte-Carlo que de limiter le réchauffement à +1,5°C”, a commenté Stephen Cornelius, de WWF.

Les engagements internationaux actuels, s’ils étaient respectés,
conduiraient à un monde à +3°C.

L’océan peut offrir des solutions contre le réchauffement, notamment par le développement d’aires marines protégées. Mais “la clé pour protéger la vie marine, c’est de réduire nos émissions de gaz à effet de serre aussi vite que possible et à un rythme rapide”, estime Valérie Masson-Delmotte.

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Source : https://www.tntv.pf/tntvnews/monde/sauver-les-oceans-pour-sauver-lhumanite-le-constat-glacant-du-giec/

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