Sécurité et « développement avec les gens », priorités du nouveau préfet
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Deux focus et trois priorités, pour un nouveau préfet dont le caractère méditerranéen revendiqué laisse à penser qu’il va faire bouger les dossiers… et les personnalités. Seymour Morsy a pris ses fonctions ce mardi à Dzaoudzi.
Arrivé ce mardi matin dans notre département, Seymour Morsy a pris ses fonctions de préfet de Mayotte à 17h, lors du traditionnel dépôt de gerbe au monument de la Place de France à Dzaoudzi. Il a ensuite pu rencontrer brièvement les responsables de l’ensemble des services de l’Etat ainsi que les forces de sécurité.
Le tout nouveau préfet, « abreuvé » depuis quelques semaines de presse mahoraise avoue ne pas encore pouvoir entrer dans les détails techniques des dossiers. Mais il a tout de même tenu à échanger quelques mots avec la presse pour évoquer l’état d’esprit dans lequel il aborde son poste. S’il parle évidemment de « continuité de l’Etat », il impose d’emblée deux focus : les « 38 propositions pour Mayotte » du président Hollande qu’il va s’attacher « à mettre en musique » et le « Pacte Mayotte 2025 » qui va permettre à Mayotte de « construire son espace-temps ». Il s’est d’ailleurs donné un mois pour échanger « intelligemment » avec les services de l’Etat et les élus « pour savoir comment on construit l’avenir ».
La sécurité, priorité numéro 1
Quelles sont les priorités ? Sans la moindre hésitation, il répond tout d’abord la sécurité, une question dont il tient à préciser qu’il ne l’assimile pas à l’immigration.
C’est ensuite « la mise en perspective du développement avec les gens », partant du principe qu’on « ne peut pas avoir raison tout seul ». Cette thématique du développement, il la conçoit de façon très large. « C’est une sorte de fil conducteur qui part de la formation jusqu’à l’emploi ». On y trouve logiquement la question scolaire, le plan jeunesse qui doit concerner tous les moins de 25 ans, la construction qui « pose problème », l’aide à la création d’entreprise… Bref, l’Etat doit faire en sorte que les Mahorais aient un avenir prospère mais il prévient sans détour : « construisez-le vous aussi ! »
La troisième priorité mise en avant, est la question migratoire pour laquelle un seul mot prévaudra : « le droit, le droit, rien que le droit. »
Un parcours exemplaire
Finalement, c’est une référence qui résume la feuille de route de Seymour Morsy. La départementalisation de Mayotte, il ne veut pas qu’on puisse la comparer à « La douleur » de Marguerite Duras, un récit dans lequel « l’attente était préférable aux retrouvailles ».
Pour finir, Seymour Morsy a confié un peu de son parcours personnel et professionnel, un exercice plus étonnant de la part d’un préfet. « Je suis né au Maroc d’un père marocain » et d’une mère « franco-anglaise » a-t-il raconté. Il a quitté son pays natal à l’âge de 10 ans pour la France. « Avec du travail -en situation régulière !- je suis là où je suis, en vous parlant, habillé de blanc. » Un parcours exemplaire au sein de la République française qu’il ne manquera sûrement pas de mettre en avant face aux pessimistes et à tous ceux qui doutent de l’avenir.
Rémi Rozié
Le Journal de Mayotte
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