Sodifram : C’est la lutte finale !

Un nouveau mouvement de grève illimitée est annoncé à la Sodifram à partir du 8 septembre. Force ouvrière (FO) dénonce une « répression syndicale » alors que cinq représentants du personnel sont menacés de licenciement.

Même partis en vacances, vous avez pu suivre, grâce au JDM, les différents épisodes qui ont agité la Sodifram depuis la fin de la grève le 18 juin dernier. Il pourrait y en avoir un nouveau, dès le lundi 8 septembre. Dans l’entreprise, le climat social tendu est devenu une affaire personnelle. D’un côté, la direction du groupe de distribution mahorais Sodifram, de l’autre cinq salariés bien décidés à entraîner la société dans un nouveau mouvement pour sauver leur place.

Comme on dit dans les séries télé, « Précédemment à la Sodifram ». Début juin, un conflit social éclate. Il est la conséquence de la fin « d’un laisser-faire » de la direction qui visait directement un délégué syndical FO. Depuis des années, Taanlabi Mouhoudoir employait l’intégralité de son temps de travail à ses activités de représentation du personnel, un fait qu’il ne conteste pas. Problème : il ne s’astreignait plus à effectuer les heures de travail prévues dans son magasin, une situation à laquelle la direction a décidé de mettre un terme.

Le délégué syndical était alors parvenu à entraîner environ 120 salariés sur 550 dans la grève et à paralyser l’approvisionnement des magasins. Il s’agissait pour lui de préserver ses prérogatives de délégué, mais aussi « de garder la main mise sur de nombreuses instances dont le Comité d’entreprise », persiflaient les non-grévistes.

Entretiens préalables au licenciement

L’accord du 18 juin passé, la tension ne retombe pas. Les cinq salariés, leaders du mouvement et syndiqués à FO, sont dans le viseur de la direction. Ils sont convoqués une première fois puis une seconde, le 18 juillet dernier, pour un entretien préalable à un licenciement. Contre eux, la société est amenée « à envisager (…) une sanction pouvant aller jusqu’au licenciement pour faute lourde ».

Mais ces cinq-là, ne comptent pas se laisser faire car ils ne sont pas des salariés quelconques. Parmi eux, on trouve la trésorière et le secrétaire général adjoint du Comité d’entreprise (CE), un membre du CE suppléant et Taanlabi Mouhoudoir, le délégué syndical FO qui avait mené le conflit social.

Ils ont pris contact avec FO-FGTA, la branche nationale du syndicat en charge de la grande distribution, qui désormais sonne la charge. Sa demande : « mettre un terme immédiat à la procédure de licenciement engagée contre les militants et les élus FO ». La Sodifram et les rédactions ont reçu, ce jeudi, un communiqué qui « vaut préavis de grève et avertissement solennel », envoyé depuis Paris.

Le rapport de force ultime

« Solidaire de ses camarades de Mayotte », FO-FGTA « appelle tous les salariés de la Sodifram à la grève illimitée, à compter du lundi 8 septembre 2014 ». Pour le syndicat, « ces menaces de licenciement sont une atteinte sans précédent à la liberté syndicale et à sa libre expression. »

Est-ce l’ultime bras de fer ? Depuis le 18 juin, la direction du groupe se refuse à tout commentaire, « dans une affaire interne qui concerne un employeur et des employés ». Mais il semble évident que les deux parties ont l’intention d’aller jusqu’au bout de leur démarche.

FO est à ce jour le seul syndicat présent au sein de la Sodifram mais la CFDT tente actuellement de s’implanter. Des élections internes à l’entreprise sont prévues à la fin de l’année. Ce n’est donc peut-être pas seulement l’avenir professionnel du délégué syndical qui va se jouer dans les 10 prochains jours mais celui du syndicat au sein du groupe. RR Le Journal de Mayotte

Source : http://lejournaldemayotte.com/societe/sodifram-cest-la-lutte-finale/