Aujourd’hui avec « Offenses », Constance Debré nous ouvre les portes de la justice. Entre littérature du réel et essai sociologique, elle raconte l’histoire d’un meurtre et du procès. Le meurtre d’une vieille dame commis par un voisin de palier.
Et nous voilà embarqués dans une histoire aux phrases courtes, acérées, froides. Le récit, le vocabulaire vont à l’essentiel. Entre « la vieille », nom donné à la victime, et le coupable, un homme sans nom, Constance Debré décrit par simples touches les vies de ses deux personnes. Les circonstances d’un crime, l’entièreté de leur existence.
« Il est coupable, oui. Il est coupable d’avoir cédé, de ne pas s’être laissé écraser. Il est coupable de n’avoir pas été raisonnable, de n’être pas resté à sa place, celle qui lui a été échue. D’avoir dérangé l’ordre des choses. (…) Puisque tout est dessiné à l’avance. Il y a les vaincus et les vainqueurs et c’est jugé depuis longtemps. C’est avant les actes que tout se joue, qu’est-ce qu’on peut faire contre ça, rien. »
Avant de devenir écrivain, Constance Debré était avocate. Du contentieux boursier, elle est passée par le droit pénal avant de se retrouver aux affaires familiales. Elle écrit dans ses précédents ouvrages que la justice est violente, la justice ne répare rien, elle n’est pas juste.
Elle sait de quoi elle parle. Dans « Offenses », elle décèle l’affrontement éternel des riches contre les pauvres. La justice des riches qui juge et envoie les pauvres en prison. Le réquisitoire de l’écrivain est redoutable, troublant. On en sort ému tant que notre conscience est touchée.
Elle qui disait dans une interview radiophonique « si je ne suis plus avocate, c’est parce que j’ai quelque chose de plus important à faire, cette chose étant mes livres », en parcourant l’ensemble de ses ouvrages on découvre son regard lucide (ou pessimiste ?) sur la vie.
Nombreux sont les critiques littéraires à déclarer : son écriture est dans la même lignée des ouvrages d’Annie Ernaux qui vient d’obtenir le prix Nobel de la littérature. Lu et approuvé !
Offenses Constance Debré 128 pages – Editions Flammarion
Source : https://www.zinfos974.com/Un-livre-Offenses-Un-auteur-Constance-Debre_a194879.html