Va’a – championnats du monde : 47 médailles pour Tahiti, ‘C’est un point de départ vers l’Europe’ dixit Charles Villierme.
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En raison de cette absence, un laps de temps de 4 ans s’est donc écoulé entre la dernière participation de Tahiti en 2010 et l’édition 2014. On avait pu ressentir une certaine appréhension chez certains rameurs avant le départ, notamment chez les jeunes qui n’avaient jamais participé à ce genre d’événement sportif international qui a vu cette année la participation d’environ 1500 athlètes sur le site de Lagoa Rodrigo de Freitas de Rio.
Fort heureusement pour la délégation d’une soixantaine d’athlètes, les résultats ont été à la hauteur des attentes puisque Tahiti ramène 31 médailles d’or sur 56 catégories au total. Tahiti devance l’Australie, 2ème avec 9 médailles d’or et Hawaii avec 6 médailles d’or. A noter la bonne performance du pays organisateur, le Brésil, 4ème, qui remporte une vingtaine de médailles au total.
Au vu de la vidéo de présentation, on remarque un engouement spécifique pour le para-va’a : en effet cette discipline handisport semble offrir une nouvelle liberté de mouvement aux personnes en fauteuil roulant désireuses de faire du sport. A noter la belle médaille d’or pour Patrick Viriamu qui a pris sa revanche par rapport aux championnats du monde de para-canoë organisés en Allemagne en août 2013 lors desquels il avait été médaillé d’argent derrière un Brésilien, Caio Ribeiro.
Suite à la médaille d’or de Patrick Viriamu, il y aurait une participation aux prochains jeux para-olympiques à la clé ?
« On peut saluer la performance exceptionnelle de Patrick Viriamu qui a pris sa revanche sur le Brésilien qui l’avait battu aux derniers championnats du monde l’année dernière. Pour les jeux, c’est la fédération française de canoë kayak qui peut le décider, on ne peut pas participer directement mais si c’était le cas il serait qualifié grâce à cette victoire. Le Brésilien est arrivé 5ème et il avait d’ailleurs été battu par un anglais en Russie. Il faudrait voir les temps de chacun. »
C’est une satisfaction de voir Tahiti revenir au top après l’absence de 2012 ?
« Ce championnat du monde a montré plusieurs pays émergents comme le Brésil par exemple. Jamais on aurait cru de tels résultats de sa part, notamment une médaille d’argent en V12 et une médaille de bronze en V6 sur 500m ! Il a supplanté des équipes fortes auxquelles on était habitués comme la Nouvelle Zélande ou Hawaii. D’autres ‘petits’ pays comme l’Argentine ont fait une belle impression. »
C’est une ère nouvelle qui commence, avec de plus en plus de pays qui s’intéressent au va’a ?
« Voilà. Ce championnat du monde est pour nous comme un point de départ vers l’Europe. C’est la première fois que l’on quitte le Pacifique pour aller vers l’Atlantique, le prochain pas pourrait être fait avec l’Italie qui devrait proposer sa candidature pour 2020. Le jour où l’on organisera ces championnats du monde en Europe, le va’a va décoller. Cela ‘boostera’ la participation de tous ceux qui font du va’a en Europe. »
Peux-tu nous parler de l’ambiance qui a régné lors de ces championnats ?
« Cela a été parfait, tout le monde est content. L’organisateur ‘Superar Sports’ qui a signé un contrat avec la fédération brésilienne et la grande banque Brésilienne DES qui a également signé un contrat ont trouvé que c’était extra ordinaire de voir tout ça, le para-canoë notamment, de voir des V6, des V12 alors qu’en canoë kayak il n’y en a pas, il n’y a que des V1. »
Il a fait un peu froid ?
« Surtout le vendredi, cela ‘caillait’, la température est descendue jusqu’à 12 degrés, je crois. C’est surtout le vent qui nous a refroidis. »
Avec l’absence de 2012, il y avait des athlètes pour qui c’était une première ?
« Ah oui, surtout chez les jeunes. L’équipe sénior est complètement remaniée avec beaucoup de jeunes à l’intérieur, elle pourrait n’être qu’à son début, si les rameurs maintiennent leurs entraînements. Maintenant, c’est à la fédération de faire un plan de travail pour ces jeunes sélectionnés. Ce sont des équipes de base auxquelles ont peut ajouter un ou deux à chaque fois pour les perfectionner encore. La fédé a mis en place un vivier de rameurs de très bon niveau. »
Que dire de ces rameurs justement ?
« Du fait qu’ils n’avaient pas participé à Calgary, ils voulaient vraiment reprendre leur première place mondiale. Cela a été une motivation supplémentaire. Ils étaient concentrés, il n’y a pas eu d’excès. Il faut dire que Tamatoa Perez et Eric Deane les ont très bien encadrés. Jusqu’aux vétérans, ils ont été exemplaires jusqu’au bout. Ils ont loupé la médaille d’or en vétéran, mais bon, ils ne pouvaient pas non plus tout gagner. »
Les femmes ?
« Les femmes ont toujours eu des problèmes avec l’Australie et le Canada mais là elles ont remis les pendules à l’heure parce que c’était que des jeunes. Il y avait des filles de 17-18-19 ans. Elles ont une marge de progression énorme. »
En tant que président de la fédé internationale, ces résultats sont une nouvelle motivation ?
« Ah oui. Je ne comprends pas la France, c’est le point noir pour l’Europe. Je comptais sur la France pour être le porte drapeau du va’a en Europe…Cette année ils ont annulé le championnat de va’a qui devait qualifier les équipes française pour la participation au Brésil (…) Je vais profiter de mon déplacement pour le congrès de la fédération internationale de va’a pour pousser l’Italie à organiser les championnats en 2020, à travers mon ami Danilo. »SB
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